Il était des jours où l'on ne voulait pas se lever. Ce sont ces moments, au cours de votre vie, où vous vous énerver pour un rien, sur des broutilles et vos compagnons d'aventures. Un mur fictif, toute fois bien réel, qui vous empêche d'avancer parce que vous ne le voyez pas mais rien ne vous empêcherait de le contourner. Et bien ça décrivait bien la situation. Teach était couché sur un des imposants rondins de son fier navire. Il se retenait de ne pas exploser de rage, il avait fait une étonnante découverte. Il avait surpris la conversation entre deux de ses récents membres d'équipage avaient comploter à son encontre. Sans compter l'espèce de femme qui n'a jamais rien fait de constructif sur le navire mis à part empester plus fort que San Juan Wolf alors qu'il baigne constamment dans la mer et que chacun de ses pets faisait remonter un banc de poissons morts à la surface.

- Bordel de... MERDE!

Son poing venait de s'encastrer dans le rondin voisin, faisant secouer tout ce qui s'y trouvait. Le mât central n'eut fort heureusement pas ce loisir. Burgess veillait au grain pendant que certains membres entouraient le puissant corsaire. Il ne leur avait encore rien dit malgré qu'il eut ordonné aux recrues concernées de rester loin de lui car il leur parlerait plus tard. Nul doute qu'elles commençaient à se douter du pourquoi du comment, jusqu'à lors personne n'avait déplu après être entré dans l'équipage. Mais pour l'heure il se redressa, et adopta la position en tailleur, chose quasiment impossible pour des personnes trop grosses et peu flexibles mais que lui arrivait à adopter sans peines. Il ouvrit les yeux. Théoriquement il devait être midi mais un ciel complètement noir absorbait même les rayons flamboyants du soleil. Un calme plat régnait cependant, annonçant sans nul doute une tempête d'une ampleur magistrale arriver.

- 'Va falloir faire le ménage...

Il se demandait encore comment il allait procéder. Leur botter les fesses? Les jeter à la mer? Après réflexion deux d'entre eux savaient nager, il faudrait donc le faire immédiatement. Mais Teach ne voulait pas les tuer, aussi étonnant que cela puisse paraitre. Il n'avait cure des insectes et la meilleure façon de changer le monde était de faire voir l'enfer à des boucs émissaires et les laisser en vie pour qu'il le raconte à tout le monde! Puisque la mort d'insecte n'intéresse personne il fallait blesser gravement et instaurer la peur. Même si cette peur commençait à s'installer il fallait l'entretenir sinon tout s’essoufflerait. A l'égal d'un chanteur révolutionnant la musique à chaque album, installer un sentiment dans la tête des gens devait se répéter et surtout s'amplifier. Il fut prit de court dans sa rêverie par des membres lui demandant ce qu'il se passait pour qu'il soit énervé depuis la matinée, au moins comme ça il pourrait les faire s'amuser sur autre choses que ses gaffes...

Une intense colère. Les yeux encore plus globuleux qu’ils ne l’étaient déjà, le poing toujours encastré dans le Radeau. Il ne riait pas, il fulminait. Ses nouveaux membres d’équipages avaient drastiquement diminués, passant de six à deux personnes. Le pire était que deux d’entre eux avaient tentés de faire un coup monté, tuant les deux autres dans leurs sommeils avec des armes qui ne leur appartenaient même pas, de sorte à incriminer Lafitte et Catarina. Mais ce n’était pas ceux à qui il fallait faire porter le chapeau. Profondément énervés eux aussi, ils s’en voulaient de s’être fait volé. Barbe Noire le savait, il en déduisait aussi qu'ils se joindraient volontiers au "lynchage public" des deux recrues qui n'en étaient plus. Un bannissement de l'équipage et du monde semblait nécessaire. Une question devrait pointer à l’horizon...

Comment allait-il faire pour faire souffrir le plus possible les deux instigateurs qui maintenant se terraient dans un coin du bateau se pensant encore intouchable et trop malins pour le corsaire, qui faisait bien plus confiance en Lafitte et Catarina que envers les deux nouvelles têtes. Il souhaitait ardemment les voir mort, mais le tout n’était pas de juste leur foutre une balle dans la tête… Les voir couler est exclu étant donné qu’ils n’ont pas mangé de fruit… Alors que faire ? Il sortit de sa torpeur pour se rendre compte que certains l’entourait. Alors il allait faire un référendum, pourquoi pas d’ailleurs ? Peut-être qu’eux, avaient une vision plus cruelle que lui en qualité de mort lente.

- Nous avons deux larves qui se sont crues assez futées pour me berner, j’arrive pas à choisir comment je vais les faire souffrir le plus et ensuite les buter, une idée, quelqu’un? Zehaha...

XXX
Un ciel noir. Une mer qui ne présageait rien de bon.
Telles étaient les conditions dans lesquelles l'équipage de Barbe Noire étaient ballotées depuis leur départ en mer.
Helgrind était encore en train de prendre ses marques sur ce bateau qu'il ne connaissait pas depuis très longtemps, et il n'avait, pour l'instant, connu la personnalité que d'un seul membre, le Capitaine.
Le Diable s'évertuait à accomplir tous les désirs de son Maître, qui s'avéraient assez nombreux. Et, lorsqu'il avait du temps libre, il s'entraînait intensivement.
Alors qu'il se concentrait sur la prochaine île, Helgrind entendit et sentit une belle secousse secouer le navire. Cherchant l'origine du souci, il découvrit Barbe Noire fulminant, ce qui ne présageait rien de bon.
Après quelques minutes où l'équipage se rassembla plus ou moins, le Maître des Ténèbres prononça alors :
"Nous avons deux larves qui se sont crues assez futées pour me berner, j’arrive pas à choisir comment je vais les faire souffrir le plus et ensuite les buter, une idée, quelqu’un? Zehaha..."

Ce à quoi un membre du nom de Nazario répondit :

Spoiler:

Puis vint au tour de Helgrind de prendre la parole :
"Quant à moi je propose une méthode assez sanguinaire et douloureuse : nous pouvons réaliser une méthode que l'aime beaucoup : le Sourire de l'Ange. Ca consiste à prolonger les lèvres de nos deux membres jusqu'à environ la moitié de la joue à l'aide de n'importe quel instrument. Pour ma part, je propose le fil de fer dentelé. Nous disposons de sel ? Alors une fois les lèvres découpées, appliquer du sel dessus me paraît assez approprié. En plus, ça va retarder la cicatrisation, ou au mieux la déteriorer. Un beau Sourire de l'Ange.
Ensuite on pourrait utiliser les "dons" de Nazario pour leur brûler quelques membres avec de l'acide pendant quelques jours, comme les pieds, les tendons d'Achille, quelques doigts, et enfin peut être quelques emputations sans anésthésie ni bandages ?"

Helgrind attenait avec impatience la réponse du Maître des Ténèbres. Il était clair que si jamais son idée était appliquée, un beau spectacle se préparait...

Un nouveau membre s'était joint à la discussion. Taizone et Helgrind avaient eu de très bonnes idées, ainsi que Catarina, ayant prit la parole juste après eux. Pour s'amuser, Teach prévoyant de mêler un peu tout. Ils allaient pendre Mugetsu par les pieds, lui infliger quelques sévices et voir le regard désespéré de sa compagne. Bien vite ils allaient regretter de s'en être pris au plus grand pirate que la Terre a porté! Rien qu'à cette pensée il ricanait déjà d'un plaisir sans nom... Pendant ce temps, le ciel se couvrait de plus en plus. D'énormes nuages gris barrant l'horizon et le ciel, étrangement ils prenaient tous la forme stéréotypées d'un éclair. Sans doute encore une particularité de Grand Line. Barbe Noire avait beau y avoir navigué des années, encore aujourd'hui il prenait plaisir à découvrir les particularités climatiques de cette partie du monde... Par contre il trouvait que ça avait plutôt l'air de niquer entièrement l'ambiance dramatique qu'il voulait imposer, mais peu importe, il allait faire couler le sang.

- Zehahahaha! Toutes vos idées sont intéressantes et on va tout mêler, pour faire un truc unique. Zehaha... On va pendre Mugetsu par les pieds, lui donner des coups puis lui ouvrir plein de petites blessures peu profondes! Il se videra progressivement de son sang pendant qu'on laissera sa chère femme regarder. Ensuite on la torturera avec les pouvoirs de Taizone. On oublie le sourire de l'ange, j'ai pas envie qu'ils sourient, j'ai envie qu'ils souffrent! Zehahahahahaha !

La messe ainsi dites, il commanda à Catarina de la jouer fine pour pouvoir bâillonner la fille pendant qu'Helgrind et Taizone se chargent de prendre Mugetsu et de le pendre par les pieds. Pendant qu'il parlait, les nuages en formes d'éclairs commençaient à tonner... La nuit allait être belle... Mais pour l'instant lui et Lafitte allaient chercher dans un de leurs coffres des coutelas, il était certain d'en avoir mais cela faisait bien longtemps que d'autres butins avaient recouverts ces petites choses sans grand intérêt. Ce soir seulement ils pourraient ravirent le corsaire comme jamais ne l'aurait fait un massacre...

XXX
Ca y était. Le sort des deux traitres était scellé. Ayant combiné toutes les techniques des membres de l'équipage, Catarina ayant également proposé sa "technique", Barbe Noire trancha pour utiliser une faiblesse humaine très développée et très douloureuse : l'amour. Dans ce ciel qui commençait à se charger d'éclairs et de gros nuages noirs, retentit la sentence.
Le Maître décida de torturer l'un en le faisant regarder par l'autre, puis d'utiliser les pouvoirs de son camarade Taizone. L'un serait coupé, l'autre rongée.

Puis Helgrind eut comme mission d'aller chercher Mugestu avec le Détenteur du Fruit de l'Acide. Fruit que Helgrind aurait aimé avoir d'ailleurs, car brûler ses victimes doit également être une technique efficace... Il imaginait déjà la tête d'une victime quelconque en train de se faire atrophier... Jouissif.

La porte de la cabine du traître était verrouillée. 20 mètres par secondes plus un bon coup d'épaule égal une porte déverrouillée. A l'intérieur, ils trouverèrent l'homme en position de combat. Il le voulait ? Il l'aurait.
Quelques secondes plus tard, Mugetsu était à terre, avec un sabre sous la gorge. Il n'avait même pas eu le temps de faire quoi que ce soit que les deux personnes qui étaient venues pour l'attraper l'avait déjà immobilisé.
Taizone se chargea de l'attacher puis ils le livrèrent à son funeste destin.

Sa vengeance allait pouvoir enfin être complète. Teach riait frénétiquement en attendant que ses hommes ramènent les deux personnages concernés, ce qui ne prit pas beaucoup de temps. Satisfait de ses hommes, il les regardait tout sourire pendant qu'ils accrochaient l'un par les pieds, l'autre pieds et poings liés. Le climat avait maintenant radicalement changé. Tout d'abord des nuages noirs étaient arrivés mais actuellement des éclairs et un vent très puissant commençait à souffler. La cape de notre ami claquait au vent, lui donnant un air sérieusement funeste, ses dents luisants périodiquement à chaque coup d'éclair. Ici aussi la rapidité de ses subordonnés le rendit content; décidément ils savaient y faire! Il était heureux d'avoir croisé leur routes et de les avoir sous ses ordres... Catarina vient alors vers lui, le coupant dans ses songes.
Avec Lafitte à ses talons, les deux pirates arboraient des visages qui auraient fait peur à n'importe qui sain d'esprit. Ils voulaient tout deux appliquer la sentence aux traitres, encore amer de s'être fait dérober leurs armes. Peu importait pour Barbe Noire, tant que la "punition" fut appliquée. Il invita donc qui voudrait, à user de l'homme suspendu comme d'une pinata. Ainsi si des membres voulaient participer, ils le pouvaient. Après tout pourquoi faire l'égoiste?

- A partir du moment où vous avez un couteau, vous pouvez "jouer" avec nos invités, nul besoin de n'être qu'à deux, pourquoi pas plus de gens ? Le supplice n'en serait que meilleur! Zehahaha!

Il fixa tour à tour les têtes des membres de son équipage, cherchant dans leur regard leur consentement à le rejoindre dans son envie meurtrière. C'était actuellement plus de la moitié de l'équipage qui était réunit autour du condamné. Sortant tour à tour une épée, une dague ou encore un couteau, ils attendirent un signal de départ quelconque. Etonné par un tel formalisme, Teach n'attendit pas plus longtemps et commença à rire. Couvrant momentanément les supplications de la femme condamnée qui implorait grâce. Le cercle se referma doucement sur la victime alors qu'un éclair plus puissant que les autres illumina la scène tout en la rendant comme surréaliste, les lames brillant d'un éclat morbide.

XXX
Ca y est.
Le sort des deux traitres était scellé.
Après avoir été les chercher, Helgrind et son complice l'avaient pendu par les pieds et les mains sous ordre du Capitaine. Il était dans la position de l'homme de Vitruve, ce célèbre homme "parfait" au niveau de ses proportions, servant dans le monde entier de référence aux artistes lors de la création de chefs-d'oeuvres. Sauf que cette fois-ci la scèe n'allait servir d'inspiration qu'aux démonistes, exorcistes, et autres personnes adeptes du Mal.
La scène était absolument unique. Au rythme des vagues qui déferlaient dans la mer, heurtant le Radeau avec force, ce dernier tanguait. En arrière-plan, les éclairs zébraient le ciel d'une façon lugubre, faisant s'illuminer les bijoux, dents et autres métaux, qui ajoutaient encore un peu de frisson à cette scène qui décidément n'était pas faite pour plaire aux gens saints d'esprit. De plus, la femme du traitre pleurait assez bruyamment, implorant Teach de libérer son mari.
Mais l'accusé savait qu'il n'aurait pas le droit à quelque autre jugement que celui qui l'attendait. Barbe Noire avait tranché. Sous le regard de sa femme il serait dépecé par les membres de l'équipage ainsi que par leur capitaine qui participerait sûrement à la lacération collective.
La peur se ressentait partout. Surtout dans les yeux du traître. Les pupilles dilatées, respirant par saccades, n'osant même pas trembler tellement il avait peur... Ceci dit, il avait de bonnes raisons de ressentir ce sentiment : les membres s'étaient à présent rattroupés en un cercle qui se rapprochait de plus en plus de lui. Barbe Noire sortit une arme, puis tout le monde le suivit.Des dagues, des lames ainsi que des épées tintaient en sortant de leur fourreau. Shadow également.
Helgrind ne pouvait détacher le regard de celui qui allait être jugé.
La peur.
Shadow.
Le sang.
La Mort.
Ainsi se dérouleraient les éléments. Le troisième élément de cette liste allait surgir.
Celui qui était surnommé le Diable essayait de retenir ses pulsions mortelles. Si jamais elles prenaient contrôle de lui, il n'attaquerait plus seulement l'homme visé, mais aussi tous les membres à portée. S'il en touchait un, en particulier Barbe Noire, il mourrait l'instant suivant. Il fallait donc à tout prix éviter tout cela.
Pour l'instant l'heure était à l'amusement. Engageant le festival, Helgrind bondit sur l'accusé.
Quelques secondes plus tard, il avait une ouverture de 1 centimètre de profondeur en croix sur tout le torse.
Shadow avait gouté au sang. Et elle comptait bien en avoir encore...

L'exécution publique venant enfin d'être lancée! L'énorme corsaire admirait la scène. Il jubilait autant que s'il avait eu en face de lui une montagne de tartes à la myrtille. Il fallait avouer que le cadre était idyllique! Sur une mer déchainée et un ciel entièrement noir, un rituel encore plus noir prenait place sur un navire au pavillon et aux personnes non moins sombres... Des éclairs zébraient le ciel, illuminant d'une façon irréaliste la scène au milieu du navire. Le vent faisait voler les capes et une averse très puissante fouettait le Radeau, comme voulant éteindre un feu malsain. Des rires se faisaient entendre, celui de Teach se faisant plus fort que les autres. D'ailleurs qui n'aurait été plus content que lui? Ses règles allaient enfin pouvoir être respectées et son équipage se tenir bien plus à carreaux qu'avant! Ces recrues avaient servies à quelque chose en fait. Une démonstration de force, un avant goût de terreur à l'état pur qu'il affectionnait particulièrement. Le meurtre de Satch, ou plus récemment son "parricide" avec Barbe Blanche avaient été des succès...
Il admirait le spectacle. Lui qui aimait pourtant la première ligne, infliger des dégâts, il n'avait rien fait d'autre que de sortir une dague d'un fourreau. Il admirait. Profondément amusé et heureux de la situation. Ses membres d'équipages étaient parfait! Les plus récent, tout autant! Tout le monde s'en donnait à coeur joie!

- Zehahahaha! Zehahahahahahaha!

Sinistre, son ignoble rire résonnait comme un écho aux creux des rouleaux s'échouant contre son rafiot. Au bout de quelques minutes le pendu n'émettait plus le moindre son ni mouvement. Du sang, partout, roulait et descendait le long du corps, des armes et des vêtements. La troupe s'était arrêtée, comme stoppée dans leurs élans. Ce moment étrange fut brisé par les gémissements et les pleurs de la dernière suppliciée... Maintenant totalement brisée, il n'y avait que la peur qui s'exprimait sur son visage, balayé par le vent et la pluie. Barbe Noire prononça un ordre et Taizone se dirigea extraordinairement calme en face d'elle. Le restant de l'équipage restant en retrait, sous les ordres de l'affreux barbu, seul les deux nouveaux membres se trouvaient devant la petite chose qui, des jours auparavant, se dressait fièrement au milieu des autres. C'était à eux et à personne d'autre à finir. Barbe Noire voulait ça comme un test, un rite de passage et une promesse solennelle à leur venue et leur adhésion au sein du pire équipage de tout les temps...

XXX
Cette exécution était des plus sanglantes. Une seule faute sur l'équipage du Maître des Ténèbres, et vous mourriez. Cet homme et sa femme avaient commis des fautes. Et l'équipage avait lavé les péchés de l'homme avec son sang.
Désormais, il restait un tas de chair et une marre de sang, avec, peut être, un malheureux et meurtri bout de vie. Enfin, s'il était encore vivant, il ne le serait plus pour longtemps.
Alors qu'au beau milieu de la scène un corps gisait, des petits sanglots se firent entendre. Helgrind l'avait presque oubliée.
La femme du traître, qui pleurait la Mort de son mari.

Quelques secondes plus tard, le rire de Barbe Noire mit fin au silence. Un rire horrible, un rire démoniaque.
Il exigeait aux nouvelles recrues, à savoir Helgrind et Taizone, de s'"occuper" de la femme recroquevillée.
Avec calme, les deux personnages concernés s'avancèrent vers elle.
Un silence de plomb.
Déchiré par un éclair monstrueux qui éclaira un instant la scène.
Des lueurs démoniaques dans les yeux de l'équipage...

"Alors que dirais-tu de faire couler un peu le sang de cette captive ? Je me charge du reste.
Sans répondre, Helgrind prit les devants.
Il allait officiellement la faire condamner aux Enfers.
Etant jeune, Helgrind avait compris les signes pour marquer une âme, en non seulement un corps.
C'est ce qu'il allait effectuer.
Il se plaça derrière la victime, et en quelques secondes avec son épée il la marqua. Elle ne pouvait plus échapper aux Enfers à cause d'une seule marque : ☣
Gravée à un centimètre de profondeur dans son dos, la Marque de la Condamnation entachait sa victime jusqu'à son âme, et pour l'Éternité.
Il la releva brutalement et l'appuya contre les pilônes qui avaient servi pour attacher son mari.
Il lui rasait une seule chose à faire : il ouvrit sa cage thoracique et fit apparaître son cœur, qui battait encore, et à toute vitesse.

"Tu peux en faire tout ce que tu veux désormais. Je t'impose une seule condition : je ne veux pas que tu touches à son cœur."
Sur ce, il laissa Taizone s'en occuper.

Comment exprimer son ressenti? Comment exprimer toute la malveillance, la noirceur diabolique se dégageant d'un seul navire assez rudimentaire dans sa construction mais aussi puissant des personnes qui l'habitent? Une tempête sans précédent frappait et éclaboussait comme si elle voulait éteindre un feu vivace en son sein. Le vent violent aurait fait décoller du sol des marins lambda, elle aurait fait chavirer un imposant navire, elle aurait aussi sans doute provoquer la peur. Une peur de la nature que jamais ailleurs que sur cette mer maudite il n'était possible d'éprouver. Pourtant les membres de l'équipage du désormais presque Yonkou étaient plus stoïques que des statues. Tous restaient figés, en attente de la fin du rituel macabre qui s'était amorcé depuis une heure déjà. A l'exception de trois personnes. La plus grande était en fait dans l'eau et protégeait le Radeau, tandis que deux autres finissait de massacrer leur dernière victime. Un hurlement suivit du sifflement d'une épée. Le dernier acte avait commencé et il s'était terminé bien vite. Etouffé par cet ouragan, il n'était plus possible d'entendre quoi que ce soit à une distance d'une centaine de mètres. Seul les auditeurs tachés d'un rouge dégoulinant et trempés n'auraient que cette image pour eux. Point d'agonie mais une boucherie. Etalage du comportement dérangé d'un seul qui avait autorisé cela et du consentement morbide du reste du lot.

Dérangeant, un son se fit entendre. Un genre de crépitement, de grondement et de sifflements. Un scientifique vous l'aurait certainement dit; un acide corrosif prenant effet. Heureusement pour elle, la victime était déjà morte avant de subir cette torture suprême, de celle qui vous prive, seconde par seconde, morceau par morceau, de votre corps. Une barbarie sans nom, digne d'une époque passée et barbare, sans morale ni considérations. Il ne fallut qu'une minute semblant en faire des heures pour que du corps innocent et frêle de cette femme seul un petit tas informe ne subsiste. Une vague odeur acre, de brûlure fut de mise mais le sel de mer eu tôt fait de la remplacer, s'engouffrant dans les narines des matelots. Les deux moussaillons faisaient maintenant officiellement partie du plus lugubre équipage de tout les temps. Les yeux vidés d'émotions, d'expressions, ils se retournèrent vers le reste de l'équipage, en demi-cercle. L'homme au centre de celui-ci considéré comme le pire de toute la clique. Un sourire arbora son visage. L'instant suivant ce fut au tour de sa dentition de faire son apparition sur son faciès hideux et suant. Il ria aux éclats. Un de ces rires qui vous glacent le sang. Un de ces rires qui donnerait à n'importe qui l'envie de fuir ou de se suicider plutôt que de faire face à la personne qui le poussait.

- Zehahahaha!

Il n'avait ni besoin d'ouvrir ses bras croisés ou d'articuler un mot de plus. La satisfaction se lisait pleinement sur ses lèvres et ses yeux exprimaient la malveillance. Un dernier éclair zébra le ciel et Barbe Noire mouva son énorme masse jusqu'aux vestiges, un poteau où pendait un corps et un petit tas à ses côtés et il balança tout à la mer. D'un revers du pied et d'un simple coup de poing. Il se retourna ensuite, s'adressant à la meute, son sourire volatilisé.

- Allez, au boulot bande de fainéants!