Le scientifique avait donc repris son rôle de souffre-douleur. Puisque cet énervant cuistot aux tendances perverses était revenu, l’immense génie devait donc faire profil bas. Il savait qu’il était inutile de lutter mais cela ne l’empêchait pas de continuer de s’offusquer de son traitement en râlant. Après l’examen de la blanche, ce fut enfin à son tour et lorsque son visage fut pansé, il remercia à demi-mot Chopper. Officiellement affecté au coin de la pièce, l’homme au teint pâle passa son temps à regarder comment se débrouillait Barbara dans ses explications.

Les voir trop proches aurait attiré l’attention des compagnons du Chapeau de Paille les plus futés, après tout. La prudence restant de mise, il ne fit qu’appuyer les dires de la jeune femme lorsqu’on le lui demandait. Après quelques minutes cependant, la pièce sembla bien petite quand, chacun à leur tour, les pirates arrivaient. Si au début, seul le médecin de bord se trouvait là, presque tous les Mugiwaras étaient revenus. Sans doute mal à l’aise, la subordonnée de Crocodile prit donc la sage décision de partir, adressant une dernière parole à l’assistance, et un regard furtif dans la direction de l’encorné.

~ Libérer un grand homme, hein ? Heureusement que tu les as serinés avec ton mari sinon ils auraient pu croire que tu parlais de moi ! ~

Gardant un visage parfaitement normal : celui de l’ennui mortel que provoquait sa compagnie forcée avec ces pirates de bas-étage, notre ami observa donc partir celle qui pourrait peut-être jouer un rôle déterminant dans sa libération. Il s’imaginait déjà libre, délivré par Joker en personne, réduisant à néant tout sur son passage ! Quelle belle vision que voilà ! Se faisant tirer de ses songes, l’otage se rendit compte qu’ils étaient, eux aussi, sur le départ. Logique, lorsqu’il savait qu’il était la cause de tout ce remue-ménage, mais ça il se garderait bien de le leur dire !