Chers lecteur, cher lectrice. Ce rp ne s’inscrit dans aucun contexte ni ne fait suite à aucun événement in-RP. Il s’agit simplement d’un rp réalisé par envie, par nostalgie, sur un forum certes mort aujourd’hui, par manque d’activité et de présence, mais avec lequel j’ai passé beaucoup de temps et qui me tient à cœur malgré tout. Dans le même ordre d’idée, le personnage que je joue ici ne respecte pas la biographie que je lui ai inventé. Dans le cadre de ce rp, il est dans le camp de la piraterie et l’a toujours été.

Que vaut la liberté si on ne se bat pas pour elle ?

« Mais pourquoiiiiii il faut qu’on s’arrête à Whiskey F-ing Peak ? » lançais-je avec une lassitude palpable à des kilomètres.
En réalité, je savais très bien pourquoi. On avait quelques jours de navigation dans les pattes et Kira m’avait notifié de l’amenuisement de nos victuailles. Quant à Alan, il nous avait fait un topo de cartographe comme quoi l’île la plus proche, et donc celle sur laquelle on pourrait s’arrêter sans se retrouver à court de bouffe, c’était Whiskey Peak. Ma question était donc rhétorique, saupoudrée d’un questionnement sous-jacent sur l’urgence de remplir les cales. On pouvait pas aller à la seconde île la plus proche ? Nan parce que Whiskey Peak, c’est un repaire de chasseurs de prime. Bon, ils sont pas tous futés, et s’ils nous cherchaient des noises, on aurait vite fait de les étaler. Mais bon, un peu de calme ça fait du bien, aussi, des fois. Mais bon, j’avais pas vraiment mon mot à dire, le regard que me lançait Kira me faisait bien comprendre que c’était pas négociable. C’était à se demander qui était vraiment le capitaine, sur ce rafiot, j’vous jure. Ravalant donc ma fierté, je laissais Alan nous guider vers notre destination.

« Par contre, on évite de larguer les amarres dans le port principal, c’est clair ? »
Telle avait été ma seule condition. C’est ainsi qu’on s’était arrêté sur un côté de l’île assez désert. On savait quand même par où était la ville principale, et donc par où se ravitailler, mais on avait un peu de route, et pas tout mon équipage savait voler. Il fut donc décidé de traverser l’île à pied, quand bien même ce puisse être fatiguant. Et surtout compliqué à pratiquer. J’avais oublié, en posant cette condition, qu’une bonne partie de l’île était recouverte de cactus. Bien sûr, il me suffirait de revêtir mes écailles, mais je pense que je finirais par m’attirer définitivement les foudres de mes alliés si j’osais leur faire l’affront d’être tranquille, alors qu’eux non. Le slalom s’engagea donc, zigzaguant entre les cactus pour en éviter les épines plus ou moins grandes. Et cela nous mena au cimetière de l’île, avec ses tombes anonymes.
« Bon, je suppose que notre route touristique aurait pu être plus joyeuse… »

Cela étant, des voix se faisaient entendre un peu plus loin dans le cimetière, et pas peu. Qu’est-ce qu’il pouvait bien se passer pour rassembler autant de voix dans un pauvre cimetière dont tout le monde a oublié les résidents ? Même si j’avais souhaité être au calme, j’avoue que cela titilla ma curiosité, et je pressais le pas, comparé au rythme de marche que j’avais eu jusque-là, pour rejoindre le grabuge. Là, un homme, armé d’une faux, se trouvait face à une foule toute aussi armée, visiblement déterminée à avoir la faucheuse. Drôle d’ironie dans un cimetière, mais passons. J’avais vaguement entendu, d’un peu plus loin qu’il y avait un criminel dans le lot, quant à savoir lequel en était un… Quelque part, ne l’étaient-il pas tous ? Enfin bref.
« Bah dites donc, c’est animé par ici. Par contre y a moyen de nous laisser passer trente secondes ? »
Mon intervention laissa un temps d’arrêt dans la foule, avant qu’ils ne calculent qui leur avait adressé la parole.
« Hé, regardez, on a de la chance ! C’est Shiraho, un pirate qui a une coquette somme pour sa tête ! C’est le moment de se faire la masse de thunes ! »
« Oh, vraiment… » lâchais-je dans un soupir, tout en dégainant mon épée de mon dos. « Bon, désolé les gars, vous aviez raison, on aurait pu se poser dans le port principal, ça aurait rien changé. »
Et sur ce, je me préparais à me battre avec la foule. Pas qu’ils me fassent peur, mais quelle perte de temps...

Codage par Libella sur Graphiorum

« Casse-toi putain, tu me gaves »

Toute la frustration que j’avais cristallisée depuis mon arrivée sur cette foutue île s’exprima. J’écrasais mon pied sur le bord de la table, brisant de ce fait les deux pieds de mon côté et envoyant l’autre bout de la table dans la mâchoire du lourd qui ne voulait pas me lâcher les basques. Ledit lourd recula de trois pas fébriles avant de s’écrouler contre le bar dans un bruit sourd. Dernier son avant qu’un silence mortel ne s’installa dans la salle, les regards tantôt braqués sur moi, tantôt sur mon ex-interlocuteur désormais dans les pommes. La tension était palpable. Mes poils se hérissaient d’excitation quant à la suite des évènements. Il n’y avait aucun doute, du fait des regards assassins, que mon geste n’avait pas été très apprécié. Je fis sauter ma pomme dans ma main avant d’y planter sauvagement mes dents. Tout en mâchant bruyamment, je brisai le silence, d’un air faussement innocent, avec un petit…

« Quoi ? »

Les réactions ne se firent pas attendre. Épées et armes à feu sorties, les clients du bouiboui se déchaînèrent dans une hystérie incroyable, beuglant des insultes en tout genre à mon égard. Un sourire carnassier se dessina sur mon visage. J’avais passé une journée de merde sur cette île, il fallait que je me défoule.

J’avais récemment quitté Amazon Lily après avoir passé plusieurs mois auprès des amazones, dans l’espoir de renouer avec mes racines. Les adieux furent larmoyants, mais il était force de constater que a vie sur l’île des Kuja ne me convenait guère. Regrettable car j’avais créé des liens puissants auprès de mes sœurs d’armes et il m’était vraiment très difficile de les quitter. J’avais retrouvé en elles la chaleur de la famille que j’avais laissée sur ApplePie Island. Mais j’avais soif de liberté, de découverte mais également une dette à honorer qui entacherait ma fierté de guerrière tant qu’elle ne serait pas remboursée. Difficilement compatible avec une vie renfermée sur l’île des amazones.

Mes pérégrinations m’avaient dirigées vers l’île de Whiskey Peak sur laquelle j’avais débarqué plus tôt dans la soirée, dans l’espoir de glaner quelques infos sur un pirate célèbre. Réputée pour être un repaire de chasseurs de prime, j’y avais bon espoir de trouver des tuyaux utiles et précis sur la localisation de ma cible. Je m’étais allègrement trompée. L’île était bien un énorme repère de chasseurs de primes, mais ceux-ci ressemblaient plus à un troupeau de singes stupides et alcooliques qu’à de véritables chasseurs. Je sentais leurs regards hostiles tandis que je parcourais les rues à la recherche d’un point de chute, craignant le coupe-jarret à chaque tournant et je finissais inévitablement par me retrouver dans une taverne, ou du moins une porcherie qui s’en rapprochait le plus. Je ne me savais pas la bienvenue mais j’avais tout de même accosté le patron de l’établissement en lui présentant l’avis de recherche de ma cible.
Cible qui semblait déclencher une hilarité général et bon nombres de moquerie. La « poulette » que j’étais ne pouvait pas s’attaquer à un si gros morceau toute seule, qu’il fallait mieux que je reste ici avec eux pour « passer du bon temps ». Si je ne comprenais pas vraiment ce qu’ils voulaient faire, je n’avais pas imaginé un seul instant passer un moment agréable à leurs côté. Puis la fête, ce n’étais pas trop mon truc.
Je pouvais jurer avoir senti une veine palpiter sur mon front face à certains insistances. Il me fallait un effort incommensurable pour garder mon calme mais je ne voulais pas faire de vagues.
J’avais du supporter une nouvelle vague d’hilarité quand j’avais ordonné une corbeille de fruit et une boisson sans alcool afin de reprendre des forces et de me casser vite de cette île, même si ça avait dû être en pleine nuit. Même ça c’était trop demandé. Un primate, rose et gras comme un porc, m’accostait alors que je dégustais une délicieuse banane. S’il s’était attendu à ce que je partage la banane, il s’était mais allègrement gouré. Dans tous les cas, il ne m’avait pas lâché la grappe malgré le fait que je l’avait totalement envoyé chié et ignoré. Il ne semblait pas m'écouter non plus. Son regard était légèrement baissé et il semblait peiner à me regarder dans les yeux. Quand il avait tendu la main et touché mon bras pour solliciter mon attention, j’avais senti que c’était plus que ce que je pouvais supporter.

Je lui envoyai la table dans la mâchoire et déclenchai la folie des gens présent. Et la pomme était vraiment dégueulasse.

J’avais passé ces derniers mois à m’entrainer et à travailler sur moi-même, c’était l’occasion rêvée de tester le fuit de mes efforts. La colère lassa place à l’exaltation tandis que mes points faisaient la connaissance de nombreux visages. Ils me paraissaient si fragiles, si faciles. Je n’étais plus la jeune fille apeurée qui avait été vaincue, capturée par les chiens de la Marine, mais désormais une puissante guerrière Kuja, fière et intrépide. Chaque coup que je prenais m’enrageait, me renforçait. S’il ne semblait pas avoir de fin à ce torrent d’adversaires, je tenais le rythme sans problème. Respiration parfaitement contrôlée, jeu de jambes impec. Mes protège-bras paraient les lames. Les poings volaient, les os craquaient et le sang giclait. Je dansais dans un bal de violence, c’était divin.

Je ne savais combien de temps cette valse durait. Quelques secondes, des dizaines de minutes? Les corps de chasseurs inconscient jonchaient le sol, de plus en plus nombreux tandis que le flot des combattants aptes s'amenuisait et se faisait plus hésitant.
La porte de l’établissement s’ouvrit dans un grand fracas. Je m’attendais à des renforts afin de remette un peu de piment dans la baston, mais simple une simple voix se fit entendre dans un hurlement à la fois excité et paniqué.

« LE CAPITAINE DRAGON… IL A DÉBARQUÉ SUR l’ÎLE VERS LE CIMETIERE ! PRÉPAREZ VOUS ! ILS NE SONT QUE TROIS ! »

Le type eut à peine le temps de faire demi-tour qu’il se prit mon genou, qui n’en était plus vraiment un, dans les dents.

Dès l'instant ou j'entendis les mots « capitaine dragon », je sentis une force incommensurable s’emparer de moi. Enfin. ENFIN j’allais pouvoir lui mettre le grappin dessus. Des ailes me poussèrent sur le dos que je fis ensuite battre pour me dégager des moucherons qui me barraient désormais la route. Je sentais de moins en moins les coups au fur et à mesure que mon corps se couvrait d’écailles. J’envoyais un type travers le mur d’un revers de main tandis que je me propulsais vers la sortie, décalquant d’un coup de jambe qui devenait queue la face du pauvre lanceur d’alerte. Dehors, je pris mon envol et de la hauteur pour repérer si il y avait du grabuge autre part sur cette île devenue fort intéressante depuis peu.

BOOM !

J’atterris dans un terrible fracas. Un énorme nuage de poussière se souleva autour de moi jusqu’à en brouiller ma vision. J’avais mis tout mon poids et toute ma vitesse dans cet atterrissage ciblé sur la montagne de muscles qui venait d’attaquer l’équipage du capitaine dragon. Je lui avais foncé dans le dos et il gisait maintenant, assommé ou mort, sous mes fesses. L’impact avait été brutal, et même si je ne suis pas blessée, je le ressentais encore dans mes pattes arrière, celles qui avaient été en première ligne lors de ma manœuvre. Il fallait dire que le gars était costaud, je pouvais lui accorder. Je repris ma forme humaine, toujours assise sur son dos, les jambes douloureuses. Je mis trois tapes sur le dos du gars. Pas de réaction. En revanche, son corps était vraiment dur comme de la pierre. Muscles saillants, nombreuses cicatrices, son corps était surprenamment bien bâti et témoignait de son expérience en combat. J’en étais même surprise de l’avoir étalé en un seul coup comme ça. Je n’étais pas SI lourde pour que ça pour le mettre K.O de cette manière quand même ! Vexée et déçue, je lui mis cette fois un réel coup. Aucune réaction.

Le nuage de poussière retomba et je pus enfin apercevoir l’homme que j’étais venue trouver, Kokaku Shiraho, ainsi que ses amis dont un que je ne connaissais pas. Je croisai les jambes, esquissai un sourire et les saluai de la main.
« Yo ! ça fait un bail. »

Mon sourire s’étira davantage. Je glissai du dos de la montagne inerte et atterris sur le sol. Je sentis deux larmes monter quand mes jambes encore endolories touchèrent le sol mais je sus garder ma composition. Je pris discrètement deux grandes inspirations avant de m’élancer vers le groupe de pirates.

« ça fait tellement longtemps que je vous cherche !! » m’écriais-je.

Je me plantai devant un Kokaku Shiraho pétrifié, visiblement déconcerté. Le visage rayonnant, je mis mes deux mains sur ses épaules et l’attirais vers moi, plongeant sa tête directement dans ma poitrine.

« CAPITAIIIINE ! Je suis si contente de te retrouver ! Je me suis tellement entrainée en attendant ce jour ! Regarde comment je suis mieux maintenant !

Sans attendre de réponse, je libérai Shiraho de mon étreinte et lui pris les mains. Je les fis glisser sur le long de ma silhouette pour lui faire faire état de mon corps, si bien bâti après tant d'acharnement à l'entraîner auprès de mes sœurs amazones. Mes épaules carrées, mes biceps saillants, mes abdos de fer, mes formes généreuses, mes puissantes cuisses. Il n’y a pas un relief qui échappa aux mains expertes de mon ancien et éphémère capitaine. Je ne cachais pas mon excitation. Elle me disait tout le temps que mon corps était si parfait. J’en étais si fière. Il allait l’aimer lui aussi. N’est-ce pas ?


« Alors ? Je suis loin de la princesse en détresse que tu as sauvée de la marine hein, hein ? Tu as une vraie guerrière devant toi maintenant. Hee-hee »

Je ricanais en me frottant le bas du nez avec mon index. Je remarquai le rouquin loin derrière, resté en retrait.

« Alaaaaaan ! Trop contente de te revoir ! Viens-voir comment ta petite sœur a grandi ! »

Mais il ne vint pas. Je gonflais mes joues, un peu vexée. Je me détournais de lui pour l’inconnu. Il dénotait sévèrement avec les autres membres de l’équipage. Il dégageait une aura plus sombre. Il était couvert de sang, et collectionnait sans aucun souci le record morts autour de lui.
Je commençais à marcher vers lui, le sourire aux lèvres. S’il était avec le capitaine, ce n’était pas un si mauvais bougre, n’est-ce pas ?

« Yo ! T’es nouveau dans l’équipage ? Tu t’appelles comment ? »

Je m’arrêtai à mi-distance entre lui et Shiraho. Je pliai le coude et me désignai avec mon pouce.

« Moi c’est Paquerette. Enchantée. J’ai été la cuistot de l’équipage un temps. Et je suis là pour reprendre du service. J…»

Il y eut plusieurs craquements non loin, suivi de grognements et enfin la terre trembla lorsque la masse que j’avais étalé quelques instants plus tôt se remit sur ses pieds. Soufflant comme un taureau, il était visiblement très mécontent de ce qu'il lui était arrivé un peu plus tôt. Malgré la violence de l'impact, il ne semblait pas plus blessé que ça, seulement quelques égratignures sur le visage.

Je sentis une goutte de sueur couler le long de ma joue. Il était vraiment fait de pierre ou quoi?