La pluie, voilà ce qui tombait à présent : de la pluie. Et pas seulement quelques petites gouttes, mais une énorme averse et cela depuis le matin. C'est d'ailleurs ce qui m'avait réveillé en sursaut puisque cela n'était pas arrivé petit à petit.

Il était près de quatorze heures et j'étais trempée jusqu'aux os. Malheureusement, mon fidèle cheval et moi avions du dormir à la belle étoile, n'ayant pas les moyens de nous financer un hôtel pour quelques jours. D'ailleurs, est-ce que les animaux étaient acceptés ici? Je l'ignorais. J'étais assise sur un banc, pas loin d'une taverne et d'un quelconque magasin. Je balançais mes jambes nues, puisque en armure je ne portais que dessous une sorte de maillot, étaient aussi glacées qu'un glaçon. J'avais froid, et je devais bien l'avouer. J'avais beau être une ancienne artiste dans une troupe de cirque et avoir dormi de nombreuses fois dehors sous la pluie et tout, mais normalement j'avais toujours eu un endroit où pouvoir me changer. Car oui, j'étais obligée de rester là, dans la rue, avec mon armure jusqu'à ce que je trouve un endroit où m'héberger. D'ailleurs, j'étais sure que mes affaires étaient aussi trempés que moi et ainsi je me demandais jusqu'à quand est-ce que j'allais devoir vivre cela. J'avais vraiment froid, surtout que le vent claquait.

Mais j'eus une petite idée en voyant deux trois passants dans la rue dans laquelle j'étais. Si il y avait des gens qui passaient par-là, alors autant en profiter, n'est-ce pas? Après tout, ce n'était pas le mauvais temps qui allait m'arrêter de tenter de gagner quelques sous, n'est-ce pas? Après tout, il me restait que quelques pièces à gagner pour pouvoir payer une chambre ne serait-ce que pour une nuit. Puis après, il faudrait bien sûr retravailler pour avoir assez d'argent pour voyager sur une nouvelle île. Malheureusement, je ne pouvais pas danser ou faire quelque chose d'autre artistique : le sol était trempé, assez glissant même, j'étais dans une armure sous la pluie, ce qui n'était pas des plus agréables. Je m'approcha alors de mon destrier avant d'ouvrir une des sacoches afin d'en sortir quelques bonnets. Venant d'une famille qui n'était autre qu'une troupe de cirque, je me devais de savoir aussi coudre et tricoter. Ainsi, lorsque l'ennui me prenait et que je pouvais rien faire d'excitant, je n'avais pas autre choix que de faire des bonnets, mais aussi des gants et des écharpes.

Ainsi, avec un tas de bonnet dans les mains, je courrais en direction des rares passants avec un grand sourire. Je leur proposais mes marchandises ou même mes services, mais on me refusait d'acheter quoique ce soit. Au bout d'un moment, la rue était entièrement déserte. Plus personne ne passait, sans doute parce que tout les autochtones étaient rentrés chez eux pour se mettre à l'abri de la pluie? Peut-être. En tout cas, je commençais à m'éclater en sautant dans les flaques d'eau que je remarqua aussitôt une personne. Toute souriante, je me dépêcha d'aller jusqu'à lui pour lui mettre un bonnet vert sur la tête. Une nouvelle manière de faire mon business? Non, seulement que j'avais trouver que ce type avait une tête à avoir quelque chose sur la tête. Et ce fut avec un grand sourire et les yeux brillants que je m'écriais :