Dérivant comme toujours à bord d'un pittoresque bateau, qui malgré sa petite taille l'emmenait souvent à bon port, le Nazario buvait les dernières bouteilles de cola qu'il lui restait. Et oui, il essayait de passer le temps car la vie à bord d'un si maigre rafiot n'était pas rose et la période qu'il passait sur son bateau avait l'air de passer que très lentement mais cela ne le dérangeait pas plus que ça, ce n'était qu'un mauvais moment à passer. Rien de plus.
Quelques heures après avoir achevé de boire son ultime bouteille, il aperçut et surtout, il entendit les mouettes au loin. Il y avait donc une terre non-loin. Enfin se dit-il.

Mais où était-il encore tombé ? Il posa pied sur une île où la miséricorde régnait en maître sur une population affaiblit, appauvrit. A en croire ce qu'il voyait, il devait être arrivé au royaume de la pauvreté : Namakura.

Taizone y alla le sourire aux lèvres, on ne change pas ses habitudes comme dirait l'autre même s'il avait précisément changé certaines de ses plus fâcheuses manies, il ne mangeait plus personne.
Il est vrai que quelques fois son appétit pour la chair humaine refaisait surface cependant il savait maintenant se contenir et résister à son funeste pécher mignon. Effectivement, le jeune homme qu'était l'ancien capitaine était constamment souriant pour une raison fort intéressante, il était heureux d'être en vie. Juste pour cela ? Oui.


Déambulant depuis son débarquement, il fut enfin à proximité d'un village. De ce qu'il restait d'un village pour être rigoureux. Il pénétra avec prudence dans l'enceinte du village, restant sur ses gardes dans l'éventualité ou une personne voire plusieurs voudraient s'en prendre à sa personne. Entre deux maisons, sur le sol aride, reposait un petit garçon qui avait l'air terriblement mal au point.
N'ayant pas grand-chose sur lui toutefois rien qui pourrait venir en aide à ce gamin, il continua son chemin. Y avait-il une taverne dans cette foutu terre ? Un sentiment de faim commençait à l'envahir petit à petit, il se mit alors en quête d'un quelconque endroit pour se remplir la panse.
Il fut donc satisfait lorsqu'il mit la main sur de quoi se nourrir dans un bien piètre magasin d'alimentation.

Il quitta la boutique et là tout un groupe de villageois l'accosta. Ils lui demandaient tous de l'argent, de quoi se nourrir eux aussi. Mais il n'avait presque plus d'argent. Taizone allait devoir se procurer de l'argent, il décida de s'occuper de ceci sur la prochaine île où il mettra les pieds.
Il essaya donc de se dépêtrer de la foule, sans aucun résultat. Dégainant de suite l'un de ses sabres pour leur montrer qu'il n'hésiterait pas à trancher dans le vif si celle-ci ne voudrait pas se dissiper et étrangement elle se dissipa en un rien de temps.
Le Nazario donna la moitié de ses maigres provisions au petit garçon qu'il avait vu auparavant puis alla se reposer sur un banc qui traînait près d'une battisse en ruine. Évidemment avant de rejoindre les bras de Morphée, il avait vite fait d'avaler son casse-croûte qu'il venait d'acheter.