Deux bateaux approchaient simultanément d’une petite île de Grand Line. On ne pouvait guère la qualifier d’autre chose que de banc de sable, n’étant pas très grande, elle correspondait parfaitement à l’idée qu’on se faisait d’une île déserte. Quelques touffes d’herbes folles, de petits buissons entre la vie et la mort et quelques palmiers constituaient l’entièreté des espèces végétales en présence. Le soleil entamait sa longue descente sur l’horizon, diffusant dans le ciel une aura rougeoyante, telle un volcan. Le vent faisait également frissonner les branches et les feuilles, comme si elles étaient dotées d’un don de voyance. Au fur et à mesure, le souffle divin faisait également s’agglutiner les nuages en des endroits précis.
Seuls quelques jours s’étaient écoulés depuis l’affrontement qui avait opposé Nazario Taizone, aidé on ne sait comment un agent du gouvernement, et Charlotte Katakuri. L’issue du combat avait laissé le plus récent lieutenant de Barbe Noire dans un sale état et, suite à cela, un rendez-vous avait été convenu entre l’obèse et le fils de Big Mom. Maintenant, les deux hommes quittaient l’ombre de leur imposants vaisseaux respectifs pour se rencontrer ici, sur ce bout de plage isolé, à deux pas de Calm Belt. Flanqué de plusieurs de ses hommes, le Yonkou arriva le premier à quelques secondes d’intervalle de son vis-à-vis. Juste le temps pour sa petite troupe de déposer deux fauteuils puis de repartir illico, l’ordre ayant été donné de laisser les deux pirates en face-à-face.
S’asseyant finalement, notre ami débouchonna la bouteille d’alcool qu’il portait en permanence à sa ceinture et avala bruyamment quelques gorgées de celle-ci avant de se torcher la bouche avec son bras, accueillant ensuite son invité avec son rire habituel. Il n’était pas courant que deux pirates de leur trempe se rencontrent. Qu’allait donc leur concocter le Destin ?
« Zehahahaha ! Je suis ravi de rencontrer « l’homme qui peut voir le futur » ! Nous voilà ainsi face-à-face… Qu’avais-tu donc de si pressant à me dire, Katakuri ? T’as l’air de tirer la tête… N’es-tu pas content d’avoir battu à plate couture l’un de mes lieutenants ? »
Finissant sa prise de parole sur un sourire narquois, le barbu reprit une lampée d’alcool avant de remettre à sa place le récipient. A vrai dire, l’édenté n’était même pas en colère contre lui. Bien sûr, apprendre la nouvelle de la défaite de Taizone ne l’avait pas réjoui mais, il s’était fait une raison. L’albinos avait toujours été un électron libre et cette leçon le ferait mûrir, à n’en pas douter. Lorsqu’il l’avait vu, allongé dans un lit, ce n’était pas un homme abattu qu’il avait eu en face de lui, non. Dans ses yeux, la hargne et la volonté étaient toujours présentes. Il avait réalisé qu'il n’était pas assez fort mais il ferait tout pour le devenir. Voilà pourquoi Barbe Noire n’avait cure de se venger. Ce n’était d’ailleurs pas son genre, plutôt celui de son ancien équipage, avec des hommes emplis de faiblesses.
Sujet: Re: Face to Face [Katakuri] Mar 4 Sep - 11:37
Charlotte KatakuriSweet Commander
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Le spectre s'approche
Le monde était vraiment une chose étrange. Beaucoup pense que ce dernier est dirigé par des forces politiques représentant le peuple, ce qui est en partie véridique, mais pas que. Il existe aussi des forces sombres, néfaste et ayant le bras tellement long que le destin d’un pays tout entier peut basculer sur la simple signature d’un accord rédigé dans les recoins les plus dissimulés du monde. C’était la façon de faire, par exemple, de Big Mom qui mariait ses fils ainsi que ses filles avec de puissants dirigeants politiques dans le seul but de créer des alliances afin de constituer un empire de plus en plus imposant.
Pourtant, aujourd’hui, un autre destin allait être scellé. La guerre était en marche, Big Mom était furieuse d’avoir perdu des enfants qui, par leurs morts, ne pouvait plus apporter d’alliances pour le bien de son empire. On disait dans le monde que sa flotte commençait à se rassembler près de Whole Cake Island avec, à son bord, les enfants les plus terrifiants qui composaient la famille Charlotte et tout ça dans un seul et unique but, réduire à néant Barbe Noire, le seul et unique responsable de cet infanticide. En effet, le barbu n’avait pas empêché son lieutenant, Nazario Taizone, de se battre contre le plus puissant combattant de l’équipage de Big Mom, menant ainsi à la mort de plusieurs enfants de cette noble famille.
Assis sur le pont de son navire principal, Katakuri fixait l’horizon tout en réfléchissant à la situation. Big Mom était furieuse depuis que le colosse de cinq mètres lui avait fait son rapport catastrophique de la situation. Sa venue dans Grand Line ne faisait plus aucun doute et n’était plus qu’une question de temps. Pourtant, il restait encore une maigre lueur d’espoir afin d’éviter cette guerre. C’est pourquoi, le titan avait demandé à Teach de venir sur l’île Sableuse, un endroit désert depuis des siècles, afin de discuter avec lui.
Le ministre de la farine débarquait sur l’île afin de se rendre au point de rendez-vous et vit que Teach était déjà installé. Surplombant le Yonkou arriviste de toute sa hauteur, le second fils de Big Mom plantait son regard froid sur la silhouette immonde de ce pirate si particulier.
- Il n’y a pas à être heureux Teach. Ton homme à tué bon nombres de mes frères et sœurs. Je n’ai fais que mon devoir fraternel en le punissant comme il le méritait. En revanche, toi tu sembles bien joyeux compte tenue de la situation. Mama est furieuse contre toi, elle rassemble ses forces pour mener une guerre. Elle en arrive même à oublier cet Elvis qui nous fabrique beaucoup de soucis.
Le colosse finissait par s’asseoir en croisant les jambes sur le fauteuil déjà installé et continuait de fixer son interlocuteur.
- Imagines donc ce que cela nous causerait comme problème. Ma présence dans cette partie du monde est déjà un fléau pour le gouvernement. La Marine est en état d’alerte maximum et ne peut déjà pas gérer Elvis, alors si on ajoute un affrontement entre toi et Mama cela causerait encore plus de dégâts et cela profiterait à Elvis ainsi qu’à d’autre comme Kaido.
Le second fils marquait un temps de pause avant de reprendre la parole.
- C’est pourquoi, je te propose un marché. S’il est conclu, alors je demanderais à Mama de rester dans le nouveau monde. Mais tu te doutes bien que le tarif sera élevé. Donne moi Nico Robin et je partirais tout comme le spectre de cette guerre planant sur ta tête.
Déjà assis dans son fauteuil, Barbe Noire leva les yeux en direction de son vis-à-vis. Voilà qui n’était pas habituel ! En temps normal, c’était lui qui pouvait observer les gens de haut, mais Katakuri était l’un des rares hommes à pouvoir le battre à ce petit jeu. En cela, il lui faisait penser à Barbe Blanche, quel ennuyeux souvenir. Du reste, comme il s’y attendait, le Sweet Commander était du genre dénué d’humour. Quel dommage, il allait devoir supporter le rire gras du Yonkou encore quelque temps ! Après une réponse glaciale, il daigna s’asseoir également, avant de continuer sur sa lancée. Il avait perdu quelques frères, quelques sœurs, son horrible mère était furieuse, voilà qu’une menace de guerre planait.
La cerise sur le gâteau fut la proposition indécente d’un marché où l’obèse se verrait dans l’obligation de céder Nico Robin, la fameuse archéologue, dans l’unique but de calmer les ardeurs de la seule femme plus grosse que lui. Ainsi donc, si jusqu’à présent le poilu ne savait comment réagir au flot de parole qui émanait de l’écharpe couvrant le bas du visage de l’homme qui valait un milliard, cette dernière salve le fit ricaner, un sourire toujours triomphant sur le visage. Comme s’il allait s’écraser face à ce chantage et à ces mensonges !
« Zehahahahaha… Te donner Nico Robin ?! Juste à cause de quelques morts et une pauvre menace de guerre ? Ne me fais pas rire ! Il est en effet dommage que Taizone s’en soit donné à cœur joie sans mon autorisation mais dis-moi si je me trompe : les Empereurs ne sont-ils pas tous en guerre permanente pour obtenir le titre de Roi des Pirates ?! »
« Avec tous ces territoires à surveiller, n’est-ce pas suicidaire pour ta chère mère de quitter son île ? Peut-être oublie-t-elle Elvis mais lui, n’oublie personne ! Kaido et le Roux n’attendrons pas qu’on se batte pour tenter quelque chose, si elle part avec tous tes frères et sœurs… »
Il aurait pu également rajouter que si des membres de sa famille étaient morts, c’étaient parce qu’ils étaient faibles mais, là encore, peut-être que Katakuri ne trouverait pas cette remarque à son goût. Quoi qu’il en soit, c’était trop dur à avaler. Big Mom n’était pas réputée pour son sang-froid mais elle possédait indéniablement un sens de la stratégie et de l’alliance impressionnant. Contrairement à ce qu’il laissait paraitre, le barbu ne la prenait pas à la légère. Il s’était attendu à ce qu’elle tente d’en profiter. Vouloir Nico Robin était logique, pour quelqu’un possédant des ponéglyphes ou pour n’importe qui voulant devenir le Roi des Pirates. Tous les grands de ce monde savent qu’il faut réunir les 3 « Road Ponéglyphes » pour pouvoir atteindre Rough Tell.
Toujours est-il que se lancer dans une guerre – ouverte, qui plus est – revenait rien de moins qu’à du suicide selon lui. Comment pouvait-elle penser pouvoir en retirer quelque chose ? Croyait-elle vraiment en sortir vainqueur ? Tout cela pour quelques-uns de ses rejetons parmi la meute qu’elle avait mis au monde ? Qu’elle rassemble ses forces était plausible. Même si elle contrôlait les âmes, les zombies n’en avaient plus, ainsi, tous ceux qu’elle avait tués sur son territoire pouvaient refaire surface. Mais de là à abandonner son territoire pour une simple histoire de vengeance. Ce n’était pas comme s’il lui avait volé un ponéglyphe, qu’un ou plusieurs Sweet Commanders avaient été battus et qu’il avait foutu le bazar dans l’une de ses « Tea Party » !
« J’étais sûr que cette enquiquineuse ne resterait pas sans rien faire mais, venir sur Grand Line et provoquer une guerre si je ne vous cède pas Nico Robin avec tout ce qui se passe en ce moment ?! J’l’ai déjà connue plus futée, ta mère. Moi, par exemple, je ne crois pas être venu pour entrer en guerre sous prétexte que tu as tabassé Taizone… Qui semble valoir autant que plusieurs de tes frères et sœurs ! Zehahahaha ! Y va falloir te montrer plus convainquant si tu veux m'impressionner, Katakuri. »
Cette dernière plaisanterie lui vint naturellement à l’esprit et il ne se priva pas de la dire à voix haute. Advienne que pourra ! Mais si Charlotte Katakuri l'avait sommé de venir parler, il aurait été bien mal venu de sa part de perdre son sang-froid le premier. Tout ce sérieux l’ennuyait un peu, si tant est que l’homme à l’écharpe disait la vérité.
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