Retrouvailles Inattendues et Capture en Terre de Roche


L’horizon s’embrasait et le soleil commençait à sombrer dans les profondeurs de la mer lorsque les Bonneys Pirates accostèrent à Skull. Une terre qui n’avait, au premier coup d’œil rien de très hospitalier. Une énorme mine bordée de pierres et de minerai divers qui prenait beaucoup au paysage. Cependant si l’on se concentrait un peu plus, on pouvait apercevoir au loin les abords d’une forêt. L’équipage se dirigea donc vers la verdure plus loin tandis que Bonney s’attardait à l’entrée de la mine. L’intérieur semblait plutôt sombre, remarquez, c’est normal pour une mine … Mais à bien regarder, on pouvait voir des choses bouger au loin. La supernova aurait bien pu se dire que ce n’était rien d’autre qu’une banale illusion d’optique ou un quelconque mirage causé par ses yeux, mais curieuse comme l’était la pirate, elle ne put s’empêcher d’aller y jeter un coup d’œil.

Un genre de torche fabriquée à la va-vite à la main, Bonney s’avançait dans les ténèbres de la grotte afin de voir un peu qu’est-ce que cachait la mine. Plusieurs minerais bleu turquoise luisaient et répandaient leur lumière sur les murs sombres où multiples pierres qui auraient passionnés le moindre géologue ressortaient et faisaient danser leurs ombres au rythme de la flamme de la jeune femme. Ses yeux brillaient tant elle était ébahie par la beauté de la mine … Elle en avait pratiquement oubliée sa curiosité à propos des étranges mouvements et après deux heures passées à parcourir la grotte, la supernova fut surprise de tomber sur un cul de sac. « Bon, je n’ai plus qu’à rebrousser chemin et retourner au Food’Ship. » Tandis qu’elle tournait les talons pour retourner voir ses nakamas, des lumières de flammes commencèrent à envahir la mine et des cris résonnèrent.

- Jewelry Bonney ! Tu es cernée ! Rends toi et tu ne subiras peut être pas trop de dommages.

Bonney garda un visage impassible et commença doucement à sortir un pistolet de sa poche. Cependant un des marines, car c’en étaient, la repéra et elle se retrouva cernée par des sabres et des pistolets, ce qui lui fit rentrer son arme et lâcher un soupir indescriptible. Ensuite elle murmura doucement « Leave the Road » et se prépara à rajeunir ses ennemis quand une paire de menottes allèrent s’accrocher à son poignet gauche et la supernova sentit son pouvoir s’affaiblir. « Je suis en mauvaise position … » Peu à peu, les marines s’approchèrent pas à pas jusqu’à attraper Bonney et l’attacher solidement avec des liens en kairouseki. Bonney pria intérieurement ses nakamas d’être rentrés au navire, bien que ça la ridiculiserait pas mal mais bon, mieux valait se faire libérer pour entendre des moqueries ensuite que de ne pas se faire libérer et passer le reste de sa vie, en supposant qu’il n’y ait pas d’exécution à croupir dans une cellule. La supernova se fit donc emmener à travers la grotte par la vingtaine de marines en suppliant le ciel pour que ses nakamas soient rentrés …

Les marines tiraient Bonney par les liens qui la retenaient et lui serraient horriblement le flanc tout en prenant un malin plaisir à la faire souffrir en lui donnant des coups de pied pour qu’elle avance. La supernova demeurait cependant droite comme un i, elle ne voulait absolument pas montrer de signes de faiblesse à l’ennemi. De plus les liens étaient enroulés sur elle à partir du cou jusqu’au hanches. Elle éprouvait donc un certain mal à respirer et avait les mains liées toutes deux avec les menottes en kairouseki. Les marines la tenaient par quatre extrémités de corde, une devant, derrière, à gauche et à droite. La traversée de la mine ne prit guerre plus de temps qu’une heure car les marines avaient décidés de cheminer rapidement. Les minerais ne luisaient plus de leur éclat turquoise lorsque le petit monde passait devant. Les pierres gardaient leur teinte sombre et ne ressemblaient à rien d’autre qu’à de vulgaires cailloux. Comme si la présence des marines annulait leur beauté … Ou peut-être à cause du fait que personne dans leur rang ne leur prêtait attention. La pirate ralentit légèrement pour remettre ses cheveux vers les côtés de sa tête. Cependant un de ceux qui l’avaient capturées lui mit la pointe de son sabre dans le dos, sans le faire assez fort pour transpercer la peau mais assez pour que Bonney lui lance un regard assassin, ce qu’elle n’avait fait depuis le début de sa capture puisqu’elle n’avait pas considérée du regard le moindre marine. L’homme se recula légèrement et la traversée de la grotte continua, jusqu’à ce que la supernova puisse apercevoir la lumière du jour qui indiquait l’entrée et dans le même cas la sortie de la grotte. Le petit groupe sortit donc de la mine où Bonney releva la tête pour voir si un de ses nakamas se trouvait là. Il était certain que si le reste de l’équipage s’était dressé dans le chemin des marines, la jeune femme aurait pu se libérer vu que les marines n’avaient pas l’air de posséder de fruit du Démon ou autre, ils l’auraient autrement surement utilisé pour le combat dans la mine. Pourtant, ce n’était pas un de ses nakamas qui se tenait là, mais une personne qu’elle avait rencontrées quelques temps auparavant, capitaine d’un navire pirate lui aussi. En effet, c’était Shiraho qui passait devant le groupe de marine en les regardant d’un air étonné. Il trainait un énorme sanglier derrière lui et n’avait pas l’air d’avoir remarqué Bonney, normal de ne pas la remarquer du premier coup d’œil puisque deux rangs de marine formaient un cercle autour d’elle. Mais quand il remarqua que celle qui se trouvait au milieu des marins et tenue par de longs liens par des marines était la pirate qu’il avait rencontré à Bulgemore, il empoigna le manche de son épée et prit une forme hybride dragon/humain. Il s’envola et passa directement à l’attaque en attaquant l’homme qui, par un bienheureux hasard, était celui qui avait planté le bout de son sabre dans le dos de Bonney. Le marine s’évanouit aussitôt après que Shiraho l’ait frappé de son épée. Ensuite le capitaine envisagea de reprendre les clefs des menottes de la supernova au gorille qui les possédait en se frayant un chemin à travers les nombreux hommes tentant désespérément de l’arrêter. Il fit alors une technique qui laissa le gorille immobile, gisant dans la poussière après une chute rapide. La méthode qu’utilisa Shiraho pour récupérer les clefs en plein vol et par la même occasion neutraliser le marine laissa Bonney bouche bée, c’était une parfaite démonstration de force, d’habilité et de vitesse qui laissait montrer que ce n’était pas un débutant dans l’art et la manière du combat. Ensuite il s'approcha de Bonney et lui retira ses menottes. Le corps de la supernova était parcouru de frissons ...

- Ton chevalier servant est là Bonney !

Bonney lui fit un grand sourire en le regardant. Son cœur battait étrangement vite et elle ne pouvait détacher son regard de Shiraho qui lui paraissait incroyablement puissant … C’était la première fois que la supernova ressentait ce genre de sentiment envers quelqu’un …

- Heureusement que mon chevalier servant s’est donné la peine de venir délivrer la pauvre pirate en détresse alors. Je suis contente que tu sois venu Shiraho, je m’occupe de ceux qui restent alors !

La pirate se tourna vers le reste des marines et les considéra de son regard pourpre. Elle n’était pas prête de les laisser filer ceux-là ! Alors qu’elle appréciait tellement la découverte de la mine. Et puis d’ailleurs ils ne s’étaient pas montrés vraiment agréables envers elle alors pourquoi elle aurait dû se montrer tolérante avec eux ? Pirate ne rime pas avec enfant de chœur tout de même ! Elle se mit en position pour le Voïce et commença à marteler ses adversaires avec des coups essentiellement dirigés vers le buste. Bonney décida de ne pas user de son fruit envers les marines pour que les informations sur celui-ci ne se diffusent pas trop inutilement. Elle empoigna un sabre qui trainait à ses pieds et se débarrassa ensuite des deux/trois marines qui restaient.

Bonney se débarrassa du reste des marines aux côtés de Shiraho, comme si tous deux s’étaient battus ensemble toute leur vie. Une petite voix à l’intérieur de la supernova lui chuchotait des mots tels que « Bah alors, t’as toujours été froide et distante avec les gens que tu as rencontrée et voilà que tu recroise ce Shiraho pour que tu sois au paradis ?! T’es ridicule vraiment ! » Mais bon, qu’est-ce que ça importait qu’une voix parle ou pas, ce n’était pas souvent que la pirate était heureuse comme ça et quand ça arrivait, mieux valait en profiter. De plus que cette bonne humeur là dépassait de loin toutes les autres sortes de bonheur qu’elle avait ressenti dans sa vie. C’était plus un genre de chaleur qui vient de l’intérieur et qui fait frissonner tous les membres du corps du bout des orteils jusqu’aux pointes des cheveux. Les marines volaient et volaient jusqu’à ce qu’il n’y en ait plus un seul. Quand le dernier tomba à terre, le soleil commençait à sombrer dans la mer pour laisser place à la nuit.

- Heu ... Alors ... Qu'est-ce que tu fais sur cette île ?

C’est Shiraho qui débuta la conversation avec cette question toute simple qui pourtant fit plaisir à Bonney. Peu de personnes la considéraient vraiment comme une amie. A y réfléchir personne en fait … C’était soit les civils qui craignaient les pirates ou encore les « collègues » qui ne se montraient pas forcément amicaux à supposer que ce n’en soient pas des trouillards qui s’enfuient quand ils rencontrent d’autres pirates.

- Je refais le plein de nourriture tout en suivant le log. J’espère arriver bientôt dans le Shin Sekai, depuis le temps que je tente de me rediriger vers Shabaody … Mais bon, et toi, qu’est-ce que tu fais là ?

Un grand coup de vent souffla dans le dos de la supernova, ce qui la fit frissonner. La nuit allait vite tomber et le log ne serait surement pas rechargé avant quelques jours, tout dépendait de l’île …

Je lui faisais face, nous étions tous deux des pirates, des criminels traités comme de vulgaires escrocs aux yeux du monde entier, ce qui au bout du compte n’était pas si faux que ça. Mais pourtant, avais-je le droit d’être heureuse comme à cet instant ? Après tout, le droit, je m’en fichais bien vu que mon statut était celui de criminelle … Et de toute façon, même si on m’avait exécutée dès que je l’aurais quittée, je crois bien que j’aurais tout de même choisis de rester là, en face de lui. Le vent faisait virevolter mon tee shirt et exhalait son souffle froid sur la peau de mon dos, c’était franchement désagréable et froid … Il s’approcha de moi et me mit son gilet sur mes épaules afin de me réchauffer un peu. Lorsque ses mains effleurèrent mes épaules, je cru d’abord tomber au beau milieu d’une fosse sans fond. Mais quand je recroisa son regard, je sus que mes pieds n’avaient jamais quittés le sol. Tout ce qui s’était passé avant lui et ce qui se passerais après lui, je m’en contrefichais royalement car dans mes pensées, il n’y avait que lui, et lui seul. Il était le seul qui occupait une place dans ma tête et le temps que ses mains resteraient sur mes épaules et son regard plongé dans le mien, il était sûr que ça serait toujours comme ça. Cependant, sa voix me sortit un instant de mes pensées, il me proposait de rester dormir avec lui. Ses mains ne quittèrent pas mes épaules tout comme ses yeux qui ne quittèrent pas les miens. Finalement après quelques dizaines de secondes, je lui répondais.

- J’en dis que c’est une bonne idée. De toute façon nous allons mourir de froid si nous restons en plein vent comme ça. Nous n’avons qu’à aller dans la mine, on ne risque pas d’avoir beaucoup de vent à mon avis à l’intérieur …

Je n’y arrivais pas, tout simplement pas à penser normalement vu qu’il occupait tout mon esprit. A travers ses mains, je sentais une chaleur se rependre dans mon corps et une douceur envahir ma tête. Mes yeux restaient fixés sur les siens, et ils n’étaient pas près de se décoller de ce regard si beau et envoutant …

Nous ne nous quittèrent pas des yeux pendant un long moment. Pour moi, c’était comme si une chaine nous avaient soudainement reliés. Lui et moi, il n’y avait plus que ça à mes yeux … Mais soucis avaient disparus, mes pensées n’étaient centrées que sur lui et lui seul. Son regard avait brisé le bouclier de fer qui enfermait mon cœur. Que pouvait il y avoir de plus important ? Pour moi, rien ça c’était sûr. Même si, à l’instant on me rapportait que le One Piece avait été trouvé, je ne tremblerais même pas tellement l’influence de Shiraho était grande dans mes pensées …

Quelques minutes après, Shiraho se leva et repartit vers l’arrière avant de pénétrer dans la forêt afin de trouver de la nourriture. Je restai donc assise, à regarder l’horizon et la mer qui, dans l’obscurité de la nuit semblaient complètement différents de pendant la journée. J’avais irrésistiblement envie de revoir Shiraho le plus vite possible. Il me manquait … Bien que je sois pleinement consciente qu’il reviendrait dans peu de temps, il me manquait. Est-ce que c’était ça cette émotion qu’on appelle « amour » ? Mais comment cette chose avait-elle pu m’atteindre en si peu de temps ? Dans tous les cas, je ne voulais absolument pas que cette émotion me quitte car, à l’instant je me sentais véritablement heureuse.

Shiraho revint bientôt avec un tas de petit bois. Nos deux regards se recroisèrent et le nœud qui me nouait l’estomac depuis son départ s’en alla. Lorsque le feu fut allumé, nous firent cuir le sanglier. A l’intérieur de la mine, les parois avaient une couleur ambrée qui ressortait à la lueur du feu. Mes yeux se fixèrent un instant sur cette couleur si belle avant de se refixer sur Shiraho. Lentement, sa main vint se poser sur ma jambe. Le contact chaud de sa main me donna des frissons dans tout le corps. Il rougit, moi aussi. La main quitta ma jambe et il me fit ses excuses.

- Désolé, je ne sais pas ce qui m’arrive …

Un sourire se forma sur mes lèvres et lentement, je posai ma main sur la sienne.

- Moi non plus … C’est la première fois que je ressent ça …

Jamais encore je n’avais éprouvée ça. Ce fait de se sentir aimé, et d’aimer aussi. Quel sentiment fantastique … Rien n’était plus important que lui, rien ne pouvais pénétrer dans mes pensées sauf lui. Je n’étais plus la pirate crainte semant la terreur, la peur et la zizanie, sur le coup je n’étais rien de plus qu’une femme amoureuse. Oui, une femme possédant un bateau pirate, un équipage et qui passe sa vie à écumer les mers, mais une femme tout de même. Rien n’aurait pu briser le regard que nous échangions à l’instant et je ne sais même pas ce qui me retenait de lui crier très haut et très fort « Je t’aime ! » La timidité ? Moi ? Ce serait impossible ! La fierté ? Non. Quelqu’un aurait pu jaillir derrière moi et me couvrir le visage de boue, tant que lui allait bien, rien ne m’aurait gênée. Alors quoi ? Peut-être bien l’envie qu’il me le dise en premier …

- Bonney, je ... je ...

Nos visages se rapprochèrent tant que nous ne fument bientôt qu’à quelques centimètres l’un de l’autre. Mes yeux demeuraient fixés dans les siens et j’attendais les mots qui bouleverseraient nos vies.

- Je t’aime !

Un frisson parcourra mon corps du haut de la tête jusqu’au bout de mes orteils. Cela semblait être le plus beau jour de ma vie, le plus merveilleux ! Mes pupilles ne se décrochèrent pas des siennes et mes lèvres murmurèrent quelques mots.

- Moi aussi …Je t’aime !

Ensuite ce fut comme si mon corps échappait à mon contrôle, mais je ne fis absolument rien pour l’arrêter. Je franchis les quelques centimètres me séparant de ses lèvres et l’embrassait. Mon cœur se mit à battre à une vitesse hallucinante et mes paupières se fermèrent afin de me laisser savourer le moment infiniment. Oh, c’était sans aucun doute le meilleurs jour de ma vie !

Un instant ou trois jours auraient pu s’écouler, c’aurait été exactement pareil. Mes yeux étaient fermés et je ne pensais plus à rien, sauf à lui … Un long baiser suivit nos discussions courtes et nos longs regards révélateurs. Nous nous étions lancés tous deux … Lui à me dire ce qu’il ressentait, moi à faire le premier contact. C’était un amour entre deux criminels, deux pirates … Et sur cette île surmontée d’une tête de mort l’amour était né. Dire que tout ceci était arrivé à la suite d’une capture de marines ! C’est étrange quand on y pense. Mais à l’instant présent, je ne pensais à rien, juste au fait que c’était la meilleure chose de ma vie. L’amour était une sensation tellement agréable, je n’étais même pas capable de penser au fait que le lendemain, nous serions forcés de nous séparer. De repartir de chacun notre côté afin de reprendre cette vie de criminel qu’est la nôtre. Suite à un long moment où le baiser langoureux que nous échangions prenais toute mon attention et occupait sans doute toutes mes pensées, nos visages s’éloignèrent lentement l’un de l’autre et nos yeux se recroisèrent.

- Je n’ai pas de mots pour exprimer mon bonheur …

En effet, ce genre de moment ne peut se raconter vraiment … Le puissant « Tamtam » que faisait mon cœur depuis un long moment ralentit lentement, sans pour autant reprendre un rythme normal. Shiraho semblait être aussi heureux que moi à voir sa tête ce qui ne me rendait que plus heureuse encore. Il m’enlaça bientôt avant de poser sa tête sur son épaule. Un doux frisson parcourra mon corps avant que je ne pose moi aussi ma tête contre lui tout en contemplant le feu qui crépitait. Un sourire était gravé sur mon visage. Un petit sourire qui n’était pas près de s’effacer … La seule chose que je voulais était qu’il reste près de moi …

- Je ne pense pas qu’il existe des mots pour décrire ce genre de scène … Je peux juste dire que c’est le meilleur jour de ma vie …

Ce ne fut qu’à cet instant que je me prenais à penser à l’avenir. Que je me mettais à me dire que, le lendemain Shiraho et moi seront contraints de regagner nos navires respectifs et de reprendre nos routes. Après tout, nous avions tous deux un équipage qui n’attendait que de reprendre la mer vers de nouveaux horizons …