Jouer au plus fort que soit, que pourrait bien arriver ? Rien ? Eh bien, laissons les illusions de coter. Car, lorsque l'on joue avec quelqu'un qui est plus fort entraîne de bien malheureuse conséquence... C'est ce que Vie apprit aujourd'hui. Depuis quelques jours, un chasseur de primes avait décidé de la prendre en chasse. Alors, pour ne pas inquiéter et mettre en danger l'équipage, elle décida d'aller sur une île seule. Ce qui est tout à fait stupide quand elle y pense. Une famille ça s'entraide, non . Et après réflexion, elle aurait été beaucoup plus en sécurité sur le Moby Dick. Mais, les vieilles habitudes de toujours s'occuper d'elle-même seule ne se perdent pas facilement.

La rose était appuyée sur un arbre de la forêt. Le corps du chasseur de primes était étendu à plusieurs mètres. Pendant que celui-ci était mort, l'adolescente était gravement blessée. L'homme ne l'avait pas raté, ça c'est sûr. En essayant de l'étrangler, il lui avait broyé la trachée, laissant une belle marque sur sa gorge. Son corps était parsemé de blessure mineure, mais la plus douloureuse était celle à son ventre. Une plaie profonde qui lui aurait été mortelle. Elle regarda le ciel en bénissant son fruit du démon. En un clin d'oeil, il n'y avait plus rien. Même pas une goutte de sang. Elle se leva avec beaucoup de mal. Vie fit quelques pas avant de tomber dans l'inconscience. Ce n'est qu'après quelques heures qu'elle sentit quelqu'un la réveiller. Ses yeux se posèrent sur un marine. Pendant un moment, elle croyait qu'il allait la tuer ou l'emprisonner, mais elle le reconnut. La rose accepta son aide et le suivit. Après le discours du capitaine, il l'emmena à un de ses hommes.

« Anzû, j'espère que cela ne te dérange pas si elle reste avec toi le temps qu'on la rammene à son navire. »

Vie fixa le marine. Elle se foutait un peu de qui serait avec elle. Elle ne voulait que se reposer quelques minutes. Elle lui fit un sourire avant de faire un pas vers lui.

Vie ne savait plus combien de temps avait passé depuis qu'elle marchait derrière ce marine dénommé Anzû. Pour elle, les secondes semblaient des heures et les minutes des années. D'ailleurs, ce silence, lourd à son avis, n'aidait en rien. Quoiqu'elle ait une petite idée de pourquoi il ne lui parlait pas. Une pirate entre les marines... Quoi de plus normal ? Notez le sarcasme. Aussi, de quoi pouvaient-ils parler ? Du beau temps ? Non. Surtout pas maintenant. De toute façon, ce n'est pas comme si elle pouvait penser à une réponse après ce combat. La seule chose qu'elle avait en tête c'était de pouvoir se reposer un peu. Quoi que... Qui pourrait bien voir le mal qu'elle ressentait ? Ce n'est pas comme s'il y avait une seule blessure visible.

La rose balaya l'environnement du regard. À part les arbres de la forêt, elle ne voyait que des marines... Beaucoup trop de marine. Par chance, ils n'essayaient pas de la tuer, une bonne nouvelle pour le moment. Leurs regards ne passèrent pourtant pas inaperçus. Vie n'aimait pas particulièrement être le centre d'attention. Elle préférait travailler dans l'ombre, ça se voyait bien. Elle était sur le point de lui demander si c'était encore loin, mais il lui répondit avant.

«Nous sommes presque arrivé. »

Ce n'était pas trop tôt. Elle ferma les yeux et sourit. Mais, étant consciente que beaucoup de personnes la regardaient, elle reprit son air inexpressif. Quand le navire fut enfin visible, un autre sourire se dessina. L'adolescente suivit Anzû jusqu'à un endroit où elle pourrait enfin se reposer. Une fois bien installer, elle était prête à fermer ses yeux pour retrouver les bras de Morphée. Elle fut un peu surprise d'entendre le marine se préoccuper d'elle. Dans un sourire courtois, elle lui demanda :

« Ce serait très apprécier. Avez-vous des fruits ? »

Entendre sa voix fut une autre surprise. Le chasseur avait fait plus de dégât qu'elle croyait, même ses cordes vocals furent un peu toucher.

Pendant que Anzû était parti, Vie prit le temps de mieux observer la pièce où elle était placée. Depuis qu'elle avait placé les pieds sur le navire de la marine, elle était perdue dans ses pensées et n'avait pas pris le temps de regarder. Mais, comment la blâmer. Elle était sur un bateau qui serait censer d'être un bateau ennemi. En plus, elle était vulnérable à cause du combat. Alors, même si elle resterait sur ses gardes, ce ne serait pas très difficile de gagner contre elle. Ce sentiment ne lui plaisait guère. Elle haïssait avoir l'impression d'être faible. Après tout, elle s'était promis de ne plus jamais être faible. Quoiqu'elle ait gagné contre ce chasseur de primes, elle était désormais sur un terrain où elle n'avait plus aucun contrôle.

La rose soupira. Elle avait vraiment envie de retourner à la "maison". Peut-être que cette idée de famille lui était enfin entrée dans la tête. L'adolescente n'eut jamais eu autant envie de revoir sa "famille". Pourtant, elle était un peu mal à l'aise. L'équipage de Barbe-Blanche était le plus fort et la voilà acceptant l'aide de Marine. Elle rapprocha ses jambes, collant ses genoux sur sa poitrine. Elle entoura ses jambes avec ses bras et mit sa tête sur ses genoux. Elle avait un peu peur de voir leur réaction. Bien qu'elle ne dise jamais à haute voix ses peurs. Pourtant, pour elle, elle n'avait rien fait de mal. La seule chose qu'elle voulait, c'était de ne pas les mettre en danger.

Puis, quand le marine arriva avec une salade de fruits, elle lui sourit. Manger lui ferait du bien. Elle le regarda partir ce demandant si elle devait lui parler. Elle hésitait. Il était un marine et elle une pirate. Mais, pirate ou marine, les bonnes manières s'appliquent toujours, non ? Ce n'est que lorsqu'il atteignit la porte où elle murmura un petit « merci ».

La jeune fille prit son temps pour manger. Pourquoi se dépêcher ? Elle avait tout son temps, en plus, le simple fait d'avaler la faisait souffrir. C'est dans ces moments-là qu'elle se demande pourquoi son pouvoir n'efface pas la douleur. Pourquoi avoir le pouvoir de guérir si elle ressentait tout de même la douleur ? Vie n'avait pas fini de manger quand elle entendit quelqu'un frapper à la porte. À sa surprise, c'était cet Anzû. Elle lui fit un petit sourire sans savoir quoi répondre. Elle le fixa cherchant quelque chose à dire.

« Vous pouvez me tutoyer. je m'appelle Vie... Savez-vous quand nous allons atteindre le Moby Dick ? »

Il est vrai que Vie aurait dû y penser un peu avant. Demander de la tutoyer alors qu'elle-même le vouvoyait. Elle n'en rajouta pas plus. Il était libre de faire ce qu'il voulait. Enfin, tant qu'il l'appelait Vie et non comme son supérieur l'avait appelé. La rose écoutait le marine parler tout en finissant sa salade de fruits. Elle fut un peu attristée de savoir qu'il ne savait pas où se trouvait le navire. Revoir l'équipage lui ferait du bien... Surtout après les derniers événements. Voir du monde qu'elle connaissait lui changerait les idées. Après tout, Vie n'était pas la personne la plus douer avec les nouvelles rencontres. L'adolescente restait toujours dans l'ombre. Le devant de la scène n'a jamais vraiment été sa place... À part pendant un certain temps. Mais, dans l'équipage, elle préférait toujours travailler dans les coulisses. Et c'est ce qu'elle faisait de mieux.

Entendre la proposition de visiter le bateau la fit sourire. Elle aimait bien cette idée et accepta sans poser de questions. Pourtant, elle était curieuse de savoir pourquoi il essayait de lui changer les idées. Son comportement l'intriguait. Elle marchait derrière lui portant toute son attention sur lui. Bien entendu, elle prêta attention sur ce qu'il disait et les endroits qu'il lui faisait visiter. Mais, ses pensées étaient portées sur lui. Il n'avait pas l'air comme les autres marines. Il ne le regardait pas comme ses camarades. Même qu'il lui souriait. De plus en plus étrange et à la fois intéressant. Sans s'en rendre compte, elle voulut en savoir plus sur lui.

Elle écoutait son histoire avec un sourire. Un petit rire s'échappa en entendant la fin. En fin de compte, la vie de marine n'était pas si mal... Si on oublie la justice. En y repensant bien, sans leurs titres, ils pourraient être amis. Mais, avec, ils sont ennemis. Pendant un moment, Vie était tellement perdue dans ses pensées, cela lui prit quelques secondes avant de se render compte de sa question. Elle hocha la tête positivement pour lui dire de continuer la visite.

« À votre guise... Mais, dites-moi, vous semblez différent des autres marines. Vous ne semblez pas me détester quoique je suis pirate. Même que vous essayez d'être sympathique. Y aurait-il une raison ? »

Après que Anzû lui dit qu'ils allaient rendre visite le lieutenant, Vie recommença à penser. La réponse que l'homme lui avait donnée tourna dans sa tête, comme si elle était en mode répétition. Pendant un moment, elle se demanda comment la vie aurait été différente si elle aurait été marine. Une question assez difficile à répondre puisqu'elle était pirate pour repayer sa dette. Quand que Barbe-Blanche lui sauva la vie, elle décida de le suivre pour l'aider à accomplir son rêve. Alors, si c'était un marine qui l'aurait trouvé, que se serait-il passé ? On l'aurait sûrement enfermé derrière les barreaux.

Une fois devant la porte menant au lieutenant, Vie remarqua quelque chose qui la surpris. Elle vit peu de personnes abords. Ce n'est pas comme si elle se plaignait, mais elle était surprise. En parlant avec le lieutenant, elle fut heureuse de savoir que dans environ deux jours, elle pourrait retourner au navire. Elle pouvait bien vivre avec le fait qu'elle resterait plus ou moins 48 heures sur un bateau de la marine. Et en bonus, ils allaient la ramener chez elle, pas en prison. Par contre, le supérieur dit souvent Vitanie. Elle dû l'interrompt plusieurs fois pour lui rappeler que son nom n'était plus Vitanie, mais plutôt Vie.

Une fois que tout était terminé et qu'ils sortirent, Vie posa une autre question à Anzû. La réponse de tout à l'heure lui faire beaucoup penser et plusieurs questions tournait dans sa tête. Un fait étrange puisqu'elle n'aimait pas beaucoup parler. Mais, ce marine avait piqué son intérêt. Dommage que sa prochaine rencontre avec lui sera probablement en tant qu'ennemie.

« Y a-t-il une raison pour que vous soyez marine ? Pourquoi ne pas avoir choisi la liberté comme un pirate ? »

La discussion ainsi que la visite du bateau se déroulait bien. Tout était paisible. Rien ne pouvait changer l'atmosphère qui était, avec un peu de temps, calme. Calme, douce, apaisante, peu importe le mot, on s'y sentait bien. Même si c'était un navire de Marine. D'ailleurs, Vie s'imagina mal un marine se sentir bien sur un bateau rempli de pirate... Pourtant, d'un autre coter, ce n'était pas si difficile. N'était-elle pas elle-même dans cette situation ? Bref, la jeune femme écoutait l'histoire, bien spéciale il faut dire, d'Anzû. Elle ne savait pas exactement comment réagir. Comment la blâmer ? Après avoir entendu ce qui s'était passé que pouvait-on dire ? Devait-elle lui répondre : « Ah, bien sûr, c'est tout à fait normal. » Pas vraiment. La raison de son enrôlement sortait complètement de l'ordinaire. C'était tout, sauf normal.

Pourtant, en y repensant bien, Vie avait rejoint Barbe-Blanche dans une situation assez spéciale. Ça ressemblait presque à la situation de tout à l'heure. À quelques exceptions près. C'était des pirates qui l'avait trouvée inconsciente et elle ne s'était pas réveillée avant quelques jours. Ce fut toute une surprise de se réveiller un beau jour sans savoir où elle était. Oui, une très grande surprise. Alors elle pouvait bien s'imaginer comment il s'était senti lorsqu'il s'était réveillé sur un navire complètement étranger.

Vie du réfléchir un moment à la question. Elle avait des ordres tout comme les marines. Elle pouvait faire ce qu'elle voulait... Sur ces points, un marine et un pirate étaient pareils. Cette discussion lui faisait beaucoup penser. Une bonne chose, car penser lui faisait oublier un eut la douleur qu'elle ressentait. Mais, d'un coup, une vague de douleur l'envahi. Sûrement un faux mouvement. Peu importe la raison, elle du s'arrêter de marcher. Son souffle s'était coupé court et ses deux mains étaient sur son ventre. Une vision qui peut laisser des personnes perplexes. Surtout quand aucune blessure est visible, mais que la personne souffre d'un mal. Quelques minutes passèrent avant que la douleur s'affaiblit un peu. Mais, au moins, c'était endurable. Une fois le souffle revenu, l'adolescente put donner une réponse.

« Il est vrai que sur ces points les marines et les pirates se ressemblent. Mais, ils sont tout de même différents. Mais, oublions ça pour le moment. Je trouve votre histoire bien amusante. Selon ce que vous avez dit, vous ne semblez pas avoir eu d'entraînement. Alors que faites-vous dans la marine ? »

Une chose était sûre, c'est qu'Anzû était une personne très intéressante. Dommage qu'ils soient ennemis. Si seulement ils pouvaient oublier leur titre quelques instants, alors ils pourraient échanger des idées. Changez de point de vue et regardez certaines choses d'un autre angle. Si la rose avait de la chance, la prochaine fois qu'ils croiseront e, ils pourraient faire ce qu'ils font en ce moment. Mais, Vie n'est pas la personne la plus chanceuse. La prochaine fois qu'ils se croiseront, ils seront ennemis. Le plus triste c'est que maintenant qu'elle avait entendu que le navire était en vue, leur conversation allait bientôt se terminer.

L'idée de pouvoir se reposer semblait idéale. Pourtant, après avoir entendu que le navire était en vue, Vie n'était plus si certaine de ce qu'elle voulait. Mais, quand elle y repensa, elle décida que se reposer serait mieux. La rose savait que si elle retrouverait son équipage dans les prochaines minutes, il remarquerait sûrement que quelque chose n'allait pas. En plus, elle était partie seule sans donner beaucoup d'information. En fait, Vie ne se rappelait plus ce qu'elle avait dit au commandant. L'avait-elle seulement prévenue ? Sûrement. Elle n'aurait jamais quitté le navire sans au moins une note... Une note... Soudainement, Vie se souvint de ce qu'elle avait fait avant de partir. Puisque l'adolescente ne trouvait le commandant Ace nulle part, elle avait laissé une note disant qu'elle serait partie un moment régler quelques problèmes.

« Je préfèrerais me reposer un peu avant de revoir mon équipage. »

Ceci dit, il ne fallut pas beaucoup de temps avant que Vie ne retrouve la chambre qu'on lui avait prêtée. Elle entra et invita Anzû à entrer avec elle avant de s'assoir. Elle avait envie de parler, de continuer la conversation. Quand elle écoutait le marine parler, les pensées de la jeune femme arrêtaient de tourner. Elle arrêtait de penser à tout scénario qui pourrait arriver lorsqu'elle sera de retour à la maison. Mais, il y avait une chose qui était sûre. Quand Vie allait arriver sur le Moby Dick, elle aurait une longue discussion avec le commandant.

« C'est dommage que la prochaine fois que l'on se verra, nous ne pourrons plus parler comme maintenant. Noblesse oblige, non ? »