Assis dans mon coin pendant que les autres se démenaient contre les quelques morts qui restaient, je reprenais de l'énergie. Il m'en fallait davantage si je voulais me rendre utile. Pour le moment, je devais éviter toutes dépenses fortuites. Je faisais le vide dans mon esprit tout en observant ces mêmes autres combattre. Je n'en perdais pas une miette. Mes yeux les suivaient du mieux qu'ils le pouvaient pour ne pas que je loupe le moindre de leur mouvement. Lire leur mouvement présent allait pouvoir me permettre par exemple de lire leur prochain ; il fallait simplement que je m'habitue à les décrypter. Je me servais de ma logique, laissant le haki de l'observation à sa place en attendant que je sois en mesure de l'employer de nouveau sans avoir à risquer ma vie et ma santé. Je n'en avais pas nécessairement besoin pour juste lire dans des gestuels. Cela n'était guère très compliqué. Un peu de concentration, voilà ce que cela me demandait pour les avoir à l’œil. Je tenais à savoir comment ils bougeaient pour pouvoir, à l'avenir, si le destin m’ordonnait de le faire, de les affronter.

Mes yeux, rivés sur eux, furent dirigés par pur instinct vers une grille qui s'ouvrit en faisant un certain bruit. Le bruit avait attiré mon regard, il fut alors saisi de panique en voyant la personne qui en sortit d'un pas lent. Elle ne pouvait être là. Cela était impensable. Non. Je refusais tout d'abord d'y croire, puis plus celle-ci avançait de cette grille qui l'avait alors retenu, plus je ne pouvais me cacher de cette réalité à laquelle j'étais amèrement confronté. Elle était bel et bien là. Je me mis ainsi debout pour aller à sa rencontre. Cela faisait une éternité que je ne l'avais vu. Elle m'avait tellement manqué. Je m'en voulais encore pour ce qui lui était arrivé par ma faute. Je me demandais si elle allait parvenir à me pardonner. J'avais peur de sa réaction, cependant j'avais ce besoin dévorant de lui présenter mes excuses depuis de longues années.

J'en vins à oublier tous mes camarades. J'étais désormais incapable de prendre part à ce pourquoi nous nous battions. Alissa était de retour. Je la voyais par instant lorsque j'en venais à halluciner à force de l'avoir en tête et désormais elle était en face de ma personne. En chaire et en os. Je la voyais me sourire comme à l'époque où nous étions ensemble, tandis que les images de sa dernière journée défilait dans mon esprit autant souillé du sang de tellement de gens dont le sien. Me faisant signe d'avancer vers elle, j'avançais sans perdre une seconde à réfléchir sur ce qu'il y avait vraiment devant moi. Alissa était morte. Sa vie n'était plus dans ce corps. Ce corps était vide. Tout l'amour qu'elle avait pu avoir pour moi, était loin d'ici. Son âme devait se reposer dans un endroit merveilleux. J'étais en pleine hallucination. Je lui souriais d'un type de sourire que je n'avais adressé depuis son départ pour le monde des morts. Elle me faisait signe de la main de m'approcher encore. Je commençais à prendre un peu de vitesse dans mes pas. Je marchais rapidement et elle tomba au sol.

Le géant, vivant, de l'équipage de Shiraho la fit tombé de ses jambes au sol en y chutant également de tout son poids. La secousse qu'avait causé sa chute était ce qui avait provoqué la chute de l'autre que je souhaitais rejoindre. Mon corps se figea. La voir au sol me fit mal au cœur. J'allais me lancer à son secours pour lui demander si elle n'était pas blessé. Elle ne pourrait qu'être heureuse de me revoir enfin depuis toutes ces années. J'en étais persuadé. Je fis deux pas en avant, puis le dragon en tombant des airs avec un zombi et la dérangeante rousse, écrasa Alissa.

Il était sur elle. Je ne voyais plus que ça. Tout ce qui pouvait se passer autour de moi ne m’intéressait plus. Il lui planta une griffe dans son épaule. Mon corps se mit à trembler. Quelques voix dans ma têtes se mirent à ouvrir leur bouche dans une cacophonie insupportable qui me torturait violemment l'esprit. Le dragon lui frappa ensuite la tête d'un de ses poings. Une larme coula sur mon visage. Une seconde, une troisième et une quatrième vinrent le traverser à leur tour tandis que je poussais un léger et faible cri de rage qui n'avait pas la moindre portée.

« Ahhhhhhhhhhhhhhhhhhhh ! Naaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaan ! »

Je n'étais plus en mesure de me contrôler. Mon corps ne m'appartenait donc plus. Il était à lui. Celui que j'avais, au contraire de la rousse, réussi à contenir à force d'intenses entraînements. Il était aux commandes. Il était aussi en colère que moi, cependant je savais qu'il n'hésiterait pas à venger Alissa. Il venait de la tuer. J'allais alors le tuer.

Mon corps était comme empli d'une nouvelle source d'énergie. Je sentais une terrifiante chaleur émaner de celui-ci. Ça me faisait du bien de me voir soutenu en ce dur moment. J'en avais besoin. Les larmes continuaient de couler sur mon visage. Mon aura sanguinaire était presque palpable.

L'acide couvrit mon corps, le fluide se mit ensuite à le couvrir pour créer une base à l'armure d'acide. Une dernière quantité d'acide, quant à elle, se posa sur cette base. Mon corps était préparer pour se battre. Il était un dragon. J'allais l'imiter du mieux qu'il m'en était possible. En prolongement de mon corps, une queue d'acide vint se place dans le bas du dos. Des ailes... Le reste allait venir pour plus tard.

Le dragon s'envola dans les airs avec la rousse.

De larges ailes dans le haut de mon dos furent alors créent comme je le prévoyais initialement. Sur le même schéma que pour le reste de mon armure d'acide, une couche d'acide était couverte de fluide, et celui-ci était recouvert d'acide pour garder le côté corrosif. Je pris alors sa direction. Marchant en réalité dans les airs grâce à la technique que Rucci m'avait apprise, je bougeais machinalement les ailes dans les airs pour faire comme si c'était elles qui m'aidaient à me déplacer dans les airs. J'en donnais l'illusion.

Le poids de tout cette acide me rendait pas si rapide que prévu, je devais changer de plan. M'arrêtant dans les airs, un rayon d'acide fut envoyé sur la patte qui tenait la rousse pour qu'il la lâche et un autre sur lui pour qu'il comprenne que son erreur devait être sanctionner. Les larmes continuaient de couler sans que je ne puisse rien y faire.

Une fois la rousse lâchée par les griffes du dragon, je fus pris d'une motivation vraiment malsaine pour me venger. Il avait oser lui faire du mal. M'en causer par la même occasion. J'en souffrais à l'intérieur, et cela finissait par se voir ainsi à l’extérieur, je n'étais pas capable de me retenir d’éprouver la moindre émotion. J'étais devenu intenable. Il devait comprendre que s'en prendre à elle comme à moi n'était pas une idée des plus intelligentes. Non. Ce n'était pas à faire. Sa vie était désormais menacée par ma rage. Il fallait assumer ses actes. Le détruire était le plan à suivre. Pour cela, il était censé de s'en prendre à ce qui lui permettait de tenir. Son équipage était une cible facile. Ils étaient en partie là avec nous. Tous n'y étaient pas, cependant je comptais m'occuper de ceux déjà présents avant de penser aux autres, je n'avais pas le choix. J'étais très en colère et sous l'influence de cette folie dans mon esprit, ainsi, j'étais en mesure de causer de redoutables dégâts.

Certains ne voyaient pas de menace en ma personne, me sous estimer n'apportait rien de bon. Je le disais souvent, comme un rappel, pour au final l'être davantage par mes pairs de la piraterie ou de la marine. Je n'avais pas été respecter par la rousse lorsque ses menottes furent enlevées et qu'elle avait prit un fin plaisir à me battre presque à mort alors que je n'avais pas de possibilité de lutter. Elle en avait profité. J'avais subis une humiliation. La pire depuis de longues années. Plus l'habitude d'en endurer de telle. Elle m'avait fait souffrir. Je ne laisserais rien de similaire se produire à l'avenir. J'avais eu un début de réflexion pour y parvenir, il ne me restait qu'à la tuer, elle comme tous les membres de son équipage. Nana était ajouté à ma liste. Shiraho également, avec tous ses membres d'équipages. Ma liste contenait des tas de noms de tous les camps. Par un mystérieux hasard, il y avait bien plus de pirates que de marins, de révolutionnaires ou de n'importe quelle autres camp non cité auparavant.

Nana, chutant au sol, parvint à amortir le choc de la descente en se servant assez intelligemment de son pouvoir de sang. La rousse m'attaqua ensuite. Son sang tentait de pénétrer ma défense d'acide. Cela aurait pu être efficace si mon acide n'était pas aussi corrosif. Je ne l'avais encore jamais vu dans un état semblable. Cet acide avait l'air de pouvoir tout dévorer. Je sentais son appétit grandir autant que ma haine. Tous deux étaient du même avis. Ils faisaient une soudaine alliance contre tous ceux qui se trouvaient autour de ce corps qui était le mien. Les fines lames de sang entraient en contact avec mon armure d'acide. Je ne savais pas si certaines avaient réussi à transpercer ma défense par hasard, mais je ne ressentais pas la moindre sensation de douleur physique. Bien évidemment, je ne prenais pas en compte celle du cœur qui me faisait mal.

Je me tenais dans les airs face à Shiraho, mes larmes ne s'étaient pas arrêtés de couler sous cette armure. La production d'acide continuait en masse. J'étais en train de dépasser mes limites sans le savoir. Je devenais si fort. La haine me rendait tellement puissant. Je voulais me venger. Il avait commit l'irréparable sous mes yeux. Aucune explication ne serait capable de me raisonner. Je souhaitais sincèrement le tuer, moi et celui qui me poussait davantage à réduire à néant celui qui avait oser s'en prendre à la mauvaise personne.

Deux géants débarquèrent. Je ne leur porta guère d’intérêt.

Une vague d'acide décolla dans la direction du dragon. J'en profitais pour me camoufler afin de me rendre par vifs et rapides pas aériens vers la fille de son équipage qui ne bougeait plus. J'avais fait vite. Me servant de grands pas pour ne pas perdre de temps pendant que ma vague jouait la diversion, j'envoyais un jet d'acide depuis l'une de mes mains sur cette demoiselle. Elle allait souffrir.

« SHIRAHO ! TU ES UN HOMME MORT ! Tu N'AURAIS JAMAIS DU LUI FAIRE DE MAL ! »

Je m'étais retourné dans sa direction, il allait sans aucun doute m'attaquer de toute sa force. Je n'attendais que cela pour en finir.

L'autre criait de douleur sur le sol, puis silence. Elle pouvait être morte, je n'en avait rien à faire. Mes ailes s'étaient changés pour consolider ma défense. Mon armure d'acide devenait plus grande et plus large. Je semblais comme devenir un homme de la taille de l'amiral Akainu que j'avais rencontré il y a quelques temps. Mes mains se changèrent en lames d'acide. J'étais devenu un monstre.